Intervention de Annick Girardin

Séance en hémicycle du 3 juin 2015 à 21h30
Débat sur les négociations internationales sur le climat

Annick Girardin, secrétaire d’état chargée du développement et de la francophonie :

Madame la députée, vous savez que la question des océans a toujours été au coeur de mes préoccupations. Vous savez tous, ici, que je suis issue d’un territoire d’outre-mer qui sera, lui aussi, victime de la montée des eaux si nous ne reprenons pas rapidement le chemin des deux degrés. Les océans sont largement affectés par le dérèglement climatique : leur acidification est un phénomène global, qui bouleverse totalement les écosystèmes et dont les conséquences sont graves. Ainsi, la capacité des océans à capter le carbone de l’atmosphère en est diminuée.

Nous voyons bien qu’il y a là un véritable un problème. La mer, qui a été la meilleure amie de l’homme, devient sa pire ennemie, notamment pour les populations littorales, y compris en France. On parle souvent des îles du Pacifique qui vont disparaître, on a parlé des Philippines ou des Caraïbes, mais dans l’Atlantique aussi la question se pose, y compris pour les côtes françaises.

Nous souhaitons donc qu’à l’occasion de la conférence Paris climat 2015, la question des océans soit abordée. Des solutions concrètes doivent être élaborées : croyez bien que j’y travaille. Grâce à vous, grâce au travail que nous sommes en train d’accomplir, cette question trouvera toute sa place.

Il est par ailleurs évident que l’accord de Paris ne pourra pas tout résoudre, même si la France a proposé à Sendaï, par la voix de Laurent Fabius, de mettre en place un système d’alerte précoce, afin de prévenir le plus tôt possible les populations victimes de catastrophes naturelles, notamment près des côtes. Nous travaillons sur ces questions avec les États-Unis, le Japon et la Banque mondiale. Nous présenterons un projet concret dans le cadre de l’accord de Paris.

Nous mobilisons aussi des ressources pour protéger le littoral. Je me suis rendue à plusieurs reprises sur les lieux de travaux que nous menons, notamment sur les mangroves, dans les Caraïbes et en Afrique. Nous avons aussi demandé, dans le cadre du Fonds vert, que la question des océans soit abordée dans le volet adaptation. Je ne néglige pas la question alimentaire, avec les conséquences que peut avoir le réchauffement climatique sur la pêche. Les pêcheurs doivent en effet faire face à d’importants changements de la ressource maritime halieutique.

Nous partageons donc toutes ces préoccupations avec vous, madame la députée. Je peux vous assurer que ces questions seront abordées, même si – je le répète – toutes les questions spécifiques ne pourront pas être traitées dans l’accord de Paris. Ce sera, du moins, l’occasion d’en débattre, et d’apporter des solutions à un certain nombre d’entre elles.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion