Intervention de Nicolas Dhuicq

Séance en hémicycle du 4 juin 2015 à 15h00
Programmation militaire pour les années 2015 à 2019 — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dhuicq :

Je reste encore très dubitatif sur la provenance de ces 3,8 milliards d’euros et je m’inquiète de la rédaction de l’article 4 qui montre bien que l’échéance de 2017 n’est sans doute pas anodine.

Vous nous proposez aujourd’hui à l’article 3 une déflation de 7 000 postes environ, en tout cas de 7 000 équivalents temps plein, au moment même où nos armées devraient faire une pause stratégique.

Je garde en tête l’exemple afghan, et je redoute que nous soyons dans la même situation au Mali, dans le désert. Je doute de nos capacités, au niveau humain et matériel, à maintenir un effort de guerre aussi long. Je doute psychologiquement des retentissements non seulement chez les Françaises et les Français, mais aussi chez les terriens qui vont être engagés dans l’opération de protection du territoire national non seulement dans une posture permanente que l’armée de terre avait quittée, mais de manière beaucoup plus forte et visible, et dont je doute que l’efficacité soit réelle.

Dans le même temps, je doute de la capacité de la Marine nationale à maintenir à flot certains bâtiments, parce que si nous avons bien des trous capacitaires en matière de défense anti-aérienne s’agissant de nos frégates, que j’ai évoqués, d’autres sont à venir, assez rapidement, quels que soient les achats de bâtiments. Je pense aux patrouilleurs, qui sont en quelque sorte des garde-côtes modernes.

Au moment où les flux migratoires vont aller crescendo, votre Gouvernement continue, encore une fois, une politique d’aides – qui provoque un véritable appel d’air à toute la misère du monde sur le territoire national – au lieu de redistribuer les crédits vers la défense, son industrie, ses hommes et ses femmes, et vers une aide au développement des pays concernés.

Nous sommes nous, Les Républicains, extrêmement inquiets de cette attitude, et nous avons l’impression, monsieur le ministre, que, quelles que soient vos qualités oratoires, le Gouvernement semble, lui aussi, assez inquiet s’agissant de ses propres capacités à maintenir ce cap jusqu’en 2017.

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