Intervention de Pascal Rousseau

Réunion du 3 juin 2015 à 9h30
Commission des affaires économiques

Pascal Rousseau, secrétaire général de Richmond Holding France :

Nos relations politiques avec la Russie ont un impact direct sur notre chiffre d'affaires. Celui que nous réalisions avec les Russes, qui représentait 3 % à 5 % de notre chiffre global, a été divisé par deux.

Nous avons besoin du made in France, made Switzerland, made in Portugal et made in Italy. Ces pays – à l'exception du Portugal, où l'on produit des pièces – ont une légitimité en matière d'horlogerie et de joaillerie. Il nous est impossible de produire en Chine : les clients de la joaillerie tiennent au luxe européen, ceux de l'horlogerie, à la fabrication suisse.

Les possibilités de relocalisation sont fortes. Nous augmentons la production en France. La difficulté est de trouver des bassins d'emploi qui permettent de produire de la haute joaillerie. Il faut dix ans pour former un bon joaillier ou un bon horloger. Le bassin de Franche-Comté, proche de la Suisse, pourrait se développer, car il existe sur place un savoir-faire. La pierre d'achoppement reste le code du travail, et le volume de la législation, des contraintes et des coûts.

En France, les entreprises sont taxées théoriquement à 33 % et en fait à 38 %, mais paradoxalement, en valeur absolue, l'Irlande obtient beaucoup plus de l'IS que la France. Notre taux d'imposition, que, politiquement, il serait sûrement difficile de baisser, est contre-productif. C'est ce qui explique que le bénéfice et l'activité de nos entreprises se fassent en grande partie à l'étranger. Notre taux d'IS fait partie des trois les plus élevés du monde.

La possibilité d'effectuer des règlements en liquide est un élément de la compétitivité nationale. En Suisse, les versements en espèces ne sont pas limités. À Londres, le seuil est situé à 12 300 euros, ce qui permet à la France d'être compétitive. Encore faut-il qu'elle le reste. Si nos clients ne peuvent dépenser en France les sommes qu'ils apportent en liquide, ils le feront en Suisse.

Je n'ai jamais adressé de déclaration au service de traitement du renseignement et d'action contre les circuits financiers clandestins (TRACFIN). Récemment, j'ai été confronté à un cas. Je ferai une déclaration si le paiement n'est pas régularisé dans la limite de 15 000 euros. Nous sommes soumis à suffisamment de contrôles pour qu'il ne nous soit pas possible d'échapper à la loi.

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