Intervention de Louis Gautier

Réunion du 3 juin 2015 à 9h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Louis Gautier, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, SGDSN :

Le SGDSN emploie aujourd'hui quelque huit cents personnes ; il est historiquement issu de l'état-major général, dont fut membre Charles de Gaulle, alors jeune colonel. Ce dernier, à son retour au pouvoir, d'abord au sein du Gouvernement provisoire puis au début de la Ve République, reconstitua cette instance, conscient que les questions de défense et de sécurité impliquent un travail interministériel – d'autant que, à l'époque, plusieurs ministères (marine, colonie, guerre) étaient chargés de la défense et de l'approvisionnement en armements.

Le général de Gaulle, revenu au pouvoir avec l'avènement de la Ve République, recréa donc le SGDSN dont une des importantes réalisations fut la préparation de la loi de programmation de 1960, elle-même à l'origine de la dissuasion nucléaire, qui implique en effet plusieurs ministères, parmi lesquels ceux de la Recherche ou de l'Économie et des finances.

Aujourd'hui, le SGDSN est en charge d'un travail interministériel dont l'intervention de Mme Fioraso laisse entrevoir l'étendue : ce travail, ne se réduit pas aux questions de sécurité circonscrites aux ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense ; il associe aussi le ministère de l'Économie et des finances notamment lorsque des sujets industriels sont en jeu, ou, comme je l'évoquais, le ministère de la Recherche, celui de la Santé dans l'affaire Ebola, celui en charge des Transports dans le dossier des drones.

Le SGDSN assure aussi en matière de défense et de sécurité, la coordination indispensable des compétences respectivement dévolues par la Constitution au Président de la République et au Premier ministre.

Enfin, le SGDSN dispose dans son personnel de compétences rares, que l'on ne trouve nulle part ailleurs dans l'administration. Le ministère de la Santé emploie sans doute de brillants chercheurs en biogénétique ; mais où trouve-t-on, sinon au SGDSN, un profil spécialisé dans la biosécurité ? L'État ne peut multiplier le recrutement de ces ingénieurs de la sécurité, qui constituent une ressource mutualisée à la disposition des ministères ; si bien que la suppression du SGDSN ferait se multiplier le recrutement de spécialistes au sein des ministères en matière de prolifération nucléaire ou sur les drones, par exemple…

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