Intervention de Claude Goasguen

Réunion du 10 mars 2015 à 9h30
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Goasguen, président :

Vous considérez que Daech est un État engagé dans une révolution qui, au-delà de son ambition messianique, a une perspective géopolitique précise.

De mon côté, au cours de nos réunions successives, j'ai constaté qu'après être partis d'une idée de radicalisation religieuse, nous nous engagions de plus en plus vers une idée de reconstruction géopolitique d'un espace qui est en ébullition depuis la fin de la colonisation. Je pense même que notre rapport décevra beaucoup de gens car nous allons sans doute « désislamiser » la question au profit d'une vision un peu plus froide et un peu plus classique. De ce point de vue, j'ai trouvé très intéressant que vous ayez comparé l'islamisme à la révolution bolchévique.

Pouvez-vous nous préciser ce qui vous permet d'affirmer que Daech est différent de l'Afghanistan parce que c'est une construction géopolitique du Moyen-Orient, qui peut aller très loin, vers l'Arabie saoudite et la Péninsule arabique ? J'ai parfois l'impression que le Califat autoproclamé peut être assez durable - dans l'esprit de ses promoteurs sûrement, mais pas assez dans l'esprit des Occidentaux.

J'imagine qu'Ibn Séoud, au XXe siècle, avait à peu près la même réputation que le Califat islamique, lorsqu'il massacrait les Turcs et tout ce qui bougeait dans la péninsule arabique. N'aurait-on pas une vision un peu trop « musulmane » de la question ? Ne faudrait-il pas l'appréhender d'une manière un peu plus classique, et sous un angle géopolitique ?

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