Intervention de Catherine Sultan

Réunion du 9 février 2015 à 16h30
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Catherine Sultan, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse :

C'est par la presse que j'ai appris le parcours des auteurs des attentats, et j'ai été frappée par sa banalité, si l'on peut dire : c'est celui de jeunes qui cumulant les difficultés familiales, ont été placés. Mais lorsque ces garçons étaient mineurs, aucun signe n'était apparu. Cela signifie que ce ne sont pas forcément les adolescents qui nous inquiètent le plus qui s'avèrent, au final, les plus inquiétants. Cela illustre la complexité du phénomène auquel nous sommes confrontés.

Face à des jeunes sous emprise, la PJJ peut agir, quand il s'agit de cas individuels, en s'appuyant sur des associations spécifiques, sur des thérapeutes particuliers, sur le Centre de prévention contre les dérives sectaires liées à l'islam que dirige Mme Dounia Bouzar – qui nous a signalé des situations inquiétantes que nous traitons. Une fois les situations particulières repérées, on peut agir, certainement davantage quand il s'agit de mineurs soumis à l'autorité des adultes, que lorsqu'il s'agit de majeurs. Nous le faisons avec le soutien des parents : souvent, ce sont ceux qui alertent, expliquant que leur enfant subit des influences néfastes, qu'il leur échappe complètement, et ils demandent de l'aide.

Pour ce qui est de la CNIL, la PJJ, comme toute administration d'État, se soumet à la réglementation, ni plus, ni moins. Le traitement des situations individuelles se fait au niveau des juridictions et des équipes. C'est le directeur qui prend la décision de faire un signalement au procureur de la République ou au juge. Nous sommes garantis par ce suivi individualisé sous mandat judiciaire.

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