Intervention de Laurent Fabius

Réunion du 14 avril 2015 à 8h30
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Laurent Fabius, ministre des affaires étrangères et du développement international :

On accuse périodiquement certains États d'entretenir des liens financiers avec des groupes terroristes. Une fois encore, il ne faut pas être naïf, mais il ne faut pas non plus généraliser. Le rapport des services, auxquels j'avais demandé de procéder à toutes les vérifications utiles à ce sujet, est que si ce phénomène a pu se produire par le passé, il n'existe pas actuellement, à leur connaissance, de financement d'État. Cela étant, dans certains de ces pays, « l'État » est assez diffus – il peut s'agir de grandes familles, et dans ce cas on ne peut avoir de certitudes. Or, comme il a été dit, une grande partie des combattants sont des mercenaires qu'il faut payer. Certains objectifs des opérations menées au Yémen sont clairs, tous ne le sont pas. D'une manière générale, en Libye, au Yémen, en Syrie et dans une moindre mesure en Irak, certains financements des conflits ne proviennent pas des budgets classiques.

Peut-être certains pays ont-ils un temps joué les apprentis sorciers, mais tous se sont rendu compte du danger considérable que le terrorisme représente pour eux et qu'il n'est pas de compromis possible avec Daech et. Je ne peux soupçonner aucun d'eux d'alimenter Daech, Al-Qaïda ou le Front al-Nosra. Cela dit, il existe aussi des groupes que nous considérons comme terroristes et sur lesquels ils ne portent pas forcément cette appréciation.

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