Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 17 mars 2015 à 8h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Pour en revenir au thème de la radicalisation, je suis assez d'accord sur la nécessité de renforcer le rôle d'observation du surveillant, dont il faudra sans doute compléter la formation. Mais dans un établissement comme Fresnes où est menée une expérimentation, comment interviennent les autres services ? Pensez-vous que des évolutions sont souhaitables dans le rôle que jouent les autres pénitentiaires ou les autres services publics en matière de détection et de prise en charge de la radicalisation ? La radicalisation est l'affaire de tous dans l'établissement et un enseignant, par exemple, peut aussi en détecter les signes chez un détenu.

L'un de vous prône le regroupement de tous les islamistes radicaux sur un même site, ce qui me laisse sceptique : le risque est qu'il s'y crée des noyaux durs et un environnement difficile pour les surveillants qui y seront affectés. Dans certains pays comme l'Irlande, le regroupement de détenus – non pas islamistes mais radicaux sur un autre plan – avait été un échec. Êtes-vous partisans de l'expérimentation en cours, tout en étant conscients qu'il faudra l'évaluer très vite pour être en mesure de l'améliorer ? En l'occurrence, il s'agit d'écarter des détenus radicalisés pendant quelques mois ou quelques années, tout en veillant à leur prise en charge.

La surpopulation dans les maisons d'arrêt empêche le surveillant de faire son travail, j'en suis bien conscient. Il faut sans doute construire et revoir aussi le fonctionnement des établissements où se posent des problèmes d'autorité, de discipline et de respect des règlements.

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