Intervention de Claude Tournel

Réunion du 17 mars 2015 à 8h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Claude Tournel, secrétaire général adjoint de l'Union fédérale autonome pénitentiaire, UFAP-UNSA justice :

En matière de renseignement pénitentiaire, il y a effectivement un gros travail à fournir. Celui-ci devrait être pluridisciplinaire, comme c'est le cas dans les établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM), où la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), les surveillants, l'encadrement… travaillent ensemble.

En revanche, dans la plupart des établissements pénitentiaires, le renseignement est confié à un officier qui doit remplir aussi de nombreuses autres tâches – enquêtes disciplinaires, gestion de la sécurité… De plus, aucun poste spécifique n'a été créé. Le travail est donc difficile.

Quant au regroupement, nous estimons ne pas avoir assez de recul pour savoir s'il s'agit d'une bonne ou d'une mauvaise chose. L'expérience de Fresnes a commencé au mois d'octobre dernier – avant les événements tragiques du mois de janvier. Elle n'a d'ailleurs fait l'objet d'aucune concertation. Mais nous avons connu l'expérience du Groupe islamique armé (GIA), dans les années 1990. Ces détenus, déclarés DPS (détenus particulièrement signalés) à 80 %, étaient dès lors accompagnés par un, voire deux agents lorsqu'ils se rendaient à l'unité psychiatrique de soins et d'accompagnement (UPSA), au parloir… Lorsqu'ils quittaient l'établissement, les forces de l'ordre étaient automatiquement présentes. Mais ils étaient gérés de façon individuelle : ils étaient seuls dans leur cellule, et en général pas plus de deux par unité de vie.

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