Intervention de Stéphane Barraut

Réunion du 17 mars 2015 à 8h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Stéphane Barraut, secrétaire général adjoint de l'Union fédérale autonome pénitentiaire, UFAP-UNSA justice :

Il a été beaucoup question des quartiers dédiés par réaction aux événements du mois de janvier. On a parlé d'isolement des détenus radicaux à Fresnes, mais ce n'est pas le cas : il n'y a pas d'étanchéité. Il y a des activités en commun, la communication est possible durant la promenade. De plus, les surveillants de Fresnes vous diront que les deux détenus radicaux les plus dangereux ne sont pas dans ce quartier. Il y a donc eu un effet d'annonce, mais le problème n'est pas traité. On tâtonne. C'est pourquoi nous disons bien que nous n'avons pas assez de recul pour conclure. Effectivement, il faudrait des établissements spécialisés pour les détenus extrêmement dangereux, mais pour les détenus radicalisés, nous ne pouvons pas nous prononcer.

Il y a aujourd'hui, monsieur le député, plus de mille matelas dans les cellules.

Quant aux portables, le chiffre de 27 000 est juste. Il y en avait moitié moins il y a cinq ans.

Nous parlons de moratoire sur l'application de l'article 57, car celui-ci a été mis en oeuvre sans se préoccuper de la sécurité. Des techniques de détection des portables devaient être développées, mais les portiques à ondes millimétriques – dont l'installation a coûté plusieurs millions d'euros – ne sont pas fiables. L'interdiction des fouilles systématiques à la sortie des parloirs permet aux portables d'entrer en prison bien plus facilement : une étude a montré que, depuis la fin des fouilles, il y a moins de jets de portables depuis l'extérieur. Pourquoi lancer des portables quand il suffit d'utiliser les parloirs ? C'est un véritable fléau, et il nous paraît nécessaire de rétablir les fouilles dès lors qu'il y a un contact avec l'extérieur. Les détenus connaissent cette faille et savent bien que, dès lors qu'il faut pour les fouiller une procédure écrite compliquée, ces fouilles ne sont plus faites.

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