Intervention de Dalil Boubakeur

Réunion du 5 mars 2015 à 9h00
Commission d'enquête sur la surveillance des filières et des individus djihadistes

Dalil Boubakeur, président du Conseil français du culte musulman :

Dès l'époque où M.Pasqua était ministre de l'intérieur, vers 1995, nous avons ouvert notre institut. M.Pasqua avait fortement insisté sur ce point ; je lui ai dit : « Chiche ! Je donne les locaux, donnez-moi les moyens de former ces imams à la française. Vous avez le centre Léonard-de-Vinci : trouvons, avec cette structure, les moyens financiers et humains d'un institut privé d'enseignement supérieur, puisque la laïcité ne permet pas à l'État de financer la formation des imams. » Malgré des discussions avec l'entourage de M. Pasqua, cela ne fut pas possible.

Par la suite, M.Chevènement a voulu créer un CFCM, qu'ont perpétué M.Vaillant, puis M.Sarkozy, et la Sorbonne a définitivement dit « niet » à la formation des imams, au motif qu'elle ne pouvait, comme organisme laïque, financer des religions.

Nous reprenons en ce moment le travail avec M.Weil, l'actuel recteur de Paris. J'interviens activement auprès de lui, de MM.Hollande, Valls, et Cazeneuve. La commission Messner, du nom d'un honorable professeur de Strasbourg, a fait un rapport sur le sujet. Pour cela, M.Messner a fait le tour de France, et il est venu à la Grande Mosquée de Paris visiter notre institut, riche de centaines d'étudiants, d'aumôniers, d'aumônières – car nous avons voulu que l'enseignement soit mixte ; nous méditions même de faire venir des enseignants des autres religions. Nous avons des professeurs de lettres, d'humanités, de droit, venus des facultés. Mais nous continuions de vouloir que la Sorbonne, notre voisine, nous apporte le bénéfice de son enseignement et peut-être de son diplôme, ce qui stimulerait énormément l'appétence des candidats.

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