Intervention de Jacques Krabal

Séance en hémicycle du 11 juin 2015 à 9h30
Maintien des classes bilangues pour l'apprentissage de l'allemand — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Krabal :

Monsieur le président, madame la ministre, c’est un amoureux et un défenseur de la langue française qui s’exprime aujourd’hui devant vous.

Député de l’Aisne, j’ai dans ma circonscription une ville qui symbolise tout l’attachement que nos concitoyens peuvent avoir pour le français : Villers-Cotterêts où, en 1539, fut signée l’ordonnance édictée par François 1er, acte fondateur faisant du français la langue officielle du droit et de l’administration, en lieu et place du latin.

Parler une même langue, pouvoir la lire, pouvoir posséder une législation et une Constitution rédigées dans une langue commune est un bien inestimable. C’est le fondement même de l’idée de nation.

Mais pouvoir également acquérir une ou plusieurs autres langues est une richesse, une chance que les législateurs que nous sommes doivent encourager car c’est la voie qui mène à la connaissance, à la compréhension et à l’estime de l’autre.

À notre époque, où les distances s’amenuisent avec des moyens de transport de plus en plus performants et dans le cadre du développement des relations internationales, économiques et culturelles, nous devons tout faire pour permettre le bilinguisme ou le multilinguisme. Tel est l’objet de cette proposition de résolution « visant au maintien des classes bilangues pour l’apprentissage de l’allemand ».

Petite parenthèse : j’avoue être quelque peu désorienté par le terme « bilangue », qui n’existe pas dans notre dictionnaire mais qui est largement utilisé depuis peu dans le langage du ministère de l’éducation nationale, là où, naguère, on parlait de classes « bilingues ».

L’académie d’Aix-en-Provence s’est essayée à une définition des deux termes « bilingue » et « bilangue ». Ainsi, on parlerait de classe « bilangue » lorsque les élèves étudieraient deux langues en parallèle, dont l’anglais. Il s’agirait donc d’une classe dans laquelle seraient dispensés des cours de langue pour deux langues étrangères, à côté de l’enseignement, en français, des autres matières.

Quant au cursus « bilingue », il correspondrait à celui dans lequel les élèves étudieraient d’autres disciplines, comme l’histoire ou les sciences, dans la langue étrangère ou régionale choisie.

Parenthèse fermée et dans le souci d’user avec vous d’une même langue, je m’adapterai au vocabulaire officiel de l’éducation nationale et parlerai donc des classes « bilangues », bien que ce terme soit digne de la novlangue inventée par George Orwell.

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