Intervention de Uli Grötsch

Réunion du 4 juin 2015 à 9h30
Commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république

Uli Grötsch, membre de la commission de l'Intérieur du Bundestag :

(Interprétation) Le problème des flux migratoires et des réfugiés arrivant par la Méditerranée est la conséquence des situations graves auxquelles sont confrontés les pays d'origine des migrants. Nous y voyons un sujet prioritaire, dont nous discutons chaque semaine. Pour ce qui est de la relocalisation et des quotas, nous considérons que peu de pays européens prennent ce sujet au sérieux et se sentent obligés de faire quelque chose. Lors des trois derniers jours, nous étions à Bruxelles, où nous avons rencontré de nombreux membres de la Commission européenne, des représentants des ONG et des parlementaires européens. Nous avons entendu dire que, dans une grande partie de l'Union européenne, il n'existe pas de véritable volonté d'agir : certains États n'ont aucune envie d'accueillir des réfugiés d'Érythrée ou de Syrie.

Pour notre part, nous considérons que la République fédérale doit s'engager sur cette question. Chez nous, les gens se sont déclarés disposés à aider, tout en rappelant qu'ils ne pourront pas le faire seuls : il faut que leurs partenaires européens prennent leur part, car un État ne peut accueillir à lui seul les millions de réfugiés qui s'annoncent, toutes ces personnes venues d'Afrique qui s'apprêtent à traverser la Méditerranée. J'insiste sur ce point : c'est une tâche à laquelle tous les pays de l'Union européenne doivent prendre part et, puisque certains États ne semblent pas avoir envie de le faire de leur plein gré, il faut les secouer pour leur faire comprendre qu'il s'agit d'une obligation.

Pour ce qui est de l'espionnage, je fais partie de l'instance parlementaire qui contrôle les services de renseignement en Allemagne et, pour moi, il n'est pas acceptable que nous nous espionnions les uns les autres au sein même de « la maison Europe ». Ainsi, il me paraît tout à fait inconcevable qu'un service allemand puisse espionner les services français, a fortiori quand c'est à la demande de la NSA. Je ne veux pas que les Polonais, les Danois, les Néerlandais, les Portugais soient écoutés et que les données recueillies soient transmises à la NSA : cela ne correspond pas à ma philosophie.

Vous avez un bon service de renseignement intérieur, qui travaille en étroite collaboration avec le service de renseignement intérieur allemand, comme avec les services de renseignement de l'Europe tout entière. Lors des élections législatives allemandes de 2013, la chancelière Merkel a affirmé aux citoyens qu'il existait un accord de non-espionnage avec les États-Unis, ce dont il n'a en réalité jamais été question, comme nous le savons désormais. Pour ma part, j'estime qu'un tel accord de non-espionnage doit être un sujet de réflexion pour l'Europe, et j'aimerais connaître votre avis sur ce point.

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