Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 17 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Initiatives françaises pour la politique européenne

Manuel Valls, Premier ministre :

Monsieur le député, Bernard Cazeneuve et Michel Sapin auraient pu vous répondre sur ces deux questions – ce qu’ils feront sans doute au cours de cette séance de questions au Gouvernement.

Il est d’ailleurs un peu paradoxal – même si je vais bien sûr vous répondre sur le fond, car votre question est à la fois importante, cruciale et intéressante – de renvoyer uniquement vers la France ce sentiment d’impuissance de l’Union européenne.

S’agissant de la Grèce, je ne peux vous suivre : la France agit, à la fois par la voix du Président de la République et par celle du Gouvernement. Michel Sapin, en particulier, travaille dans le cadre du Conseil Ecofin, comme dans le cadre de ses relations avec ses collègues en charge des finances, pour trouver une solution avec le gouvernement grec, l’ensemble des gouvernements européens, mais aussi le FMI et les institutions européennes.

Il faut trouver une solution qui tienne compte de la situation de la Grèce et du peuple grec, mais aussi des engagements de la Grèce. De ce point de vue, la position de la France est extrêmement claire : il faut que la Grèce reste dans l’Union européenne, puisque la question a été posée, mais aussi dans la zone euro.

Dans les jours qui viennent, la France fera tout pour trouver la solution qui permette de répondre non seulement à un certain nombre d’aspirations du peuple grec, mais aussi aux enjeux financiers et budgétaires de l’Europe, dans le respect des engagements que la Grèce doit prendre en assumant ses responsabilités.

Pour ce qui est de la question migratoire, nous sommes face, au fond, à des défis semblables même s’ils sont d’une autre nature. Disons clairement les choses : la première réponse est en Afrique. Elle réside bien sûr dans la résorption des conflits au Proche et au Moyen-Orient. À cet égard, l’Europe doit assumer pleinement ses responsabilités. Si un pays a assumé ses responsabilités en Afrique, au Proche et au Moyen-Orient, c’est bien la France, au travers de sa diplomatie et de l’engagement de François Hollande ou de Laurent Fabius.

En ce domaine, nous demandons qu’il y ait plus d’Europe et que l’Europe assume pleinement ses responsabilités en Afrique.

Quant à la situation dramatique des migrants, nous prenons un certain nombre de mesures au niveau de notre pays. Mais nous faisons en sorte – et c’était l’engagement de Bernard Cazeneuve hier, dans le cadre du conseil Justice et affaires intérieures, avec notamment les ministres allemand et italien – de trouver des solutions.

Oui, vous avez raison : nous avons besoin de plus d’Europe. Sur ces deux questions, l’Europe est d’ailleurs à la croisée des chemins ; elle pourrait même sortir de l’Histoire si elle se révélait incapable de relever ces deux grands défis.

Soyez en tout cas assuré que la France assume pleinement ses responsabilités.

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