Intervention de Laurent Fabius
Séance en hémicycle du 17 juin 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Politique française en syrie
Et même si l’on s’en tient à la seule efficacité, il faut bien comprendre que M. Bachar al-Assad et les terroristes que vous évoquez sont l’avers et le revers d’une même médaille.
Il n’y a qu’une solution, la recherche de la paix, et celle-ci passe par une solution politique. Cela signifie d’une part soutenir l’opposition, non pas l’opposition terroriste mais celle qui accepte la présence en Syrie de toutes les communautés, et d’autre part promouvoir une solution unissant l’opposition et certains éléments du régime à l’exclusion de M. Bachar el-Assad. Voilà ce dont nous discutons avec les Arabes, les Américains et aussi les Russes, ce qui devrait vous faire plaisir, monsieur Myard ! C’est la seule façon d’avancer. Vous critiquez la politique de la France mais elle n’a qu’un objectif, rechercher la paix et la recherche de la paix n’est jamais une erreur !
2 commentaires :
Le 18/06/2015 à 21:19, chb17 a dit :
Laurent Fabius, qui a
- applaudi la destruction de l'état libyen, dix fois plus cruelle que les basses oeuvres de Kadhafi lui-même,
- participé au putsch Maïdan qui n'a pas fini de déchirer l'Ukraine, et l'a livrée à des oligarques dix fois plus voleurs que le président évincé,
- relancé la Françafrique du côté guerrier,
- tenté de renverser le « dictateur » (élu) de Syrie en apportant tout notre soutien à des fantoches puis aux sanguinaires émules de ben Laden,
- etc.
… entretient pour le moment d'excellents rapports avec les dictateurs du Golfe et avec l'état d'apartheid. S'il ouvre inopinément les yeux sur les défauts de ses amis d'aujourd'hui, lancera-t-il la France dans une croisade meurtrière contre Israël, contre le Qatar ou l'Arabie séoudite, pour y glisser une « solution politique » ? Ou bien sa fibre « humanitaire » est-elle juste une couverture à l'instar de celle du maître Oncle Sam ?
Le 18/06/2015 à 09:05, laïc a dit :
M. Myard a dit : "Or depuis quelques semaines, emboîtant le pas aux Américains, à l’Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie, la France a choisi, afin de faire tomber le régime de Damas et lutter contre l’État islamique, de soutenir al-Nosra, mouvement terroriste affilié à Al-Qaïda."
Puis : "Quand cesserez-vous de suivre ces génies de la géopolitique que sont les Américains et les Saoudiens qui jouent les apprentis sorciers et mettent le feu au Proche Orient ?"
Or, la réponse ne parle pas explicitement d'Al Nosra, elle dit seulement que la France ne soutient pas l'opposition terroriste. Mais cela reste vague : on veut clairement entendre de la bouche de M. Fabius une condamnation explicite et sans ambiguïté d'al nosra, ou de son nouveau nom : "Jaysh al-Fateh".
Et même, que sont les mots en politique ? On connaît la diplomatie secrète : on dit une chose au peuple, et on fait le contraire en catimini. Nous voulons donc des actes, et que la France bombarde les positions de Jaysh al Fateh. Tant que cela n'aura pas été fait, le peuple français sera enclin à préférer le régime de Bachar El Assad, qui protège toutes les minorités sans discrimination, à l'inverse des prétendues armées de libération, teintées d'islamisme, qui sous couvert de démocratie veulent imposer la charia en Syrie et détruire les minorités religieuses ou autres.
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