Intervention de Général Bertrand Clément-Bollée

Réunion du 16 juin 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Général Bertrand Clément-Bollée :

Monsieur Boisserie, outre que je n'ai pas une mauvaise vision du BTP – bien au contraire ! –, plusieurs autres métiers seraient concernés. J'ajoute que la seule formation que nous allons délivrer porte sur la fonction d'agent multitechnique des métiers du bâtiment. Elle sera réalisée pour une période de dix semaines sur le plateau technique de l'école du génie à Angers en deux promotions de quarante personnes. J'en ai parlé à certains entrepreneurs comme Bouygues et Vinci, qui m'ont dit être intéressés. Je souhaite en effet rendre le plus employable possible le jeune entrant dans le dispositif SMV.

Je dis que le S de SMV ne désigne pas une stigmatisation à l'égard des « décrocheurs », mais bien un service, d'autant que le dispositif s'adresse plutôt aux peu ou pas qualifiés ou diplômés et que nous sommes aussi ouverts à des jeunes bacheliers ou ayant un diplôme supérieur. La finalité est de réduire le nombre de jeunes sans emploi.

Le directeur de cabinet du ministre de la Défense m'a averti dès le départ qu'il ne pouvait me demander en trois mois de bâtir un montage interministériel pour financer le dispositif. Mais, après l'expérimentation, il est hors de question que ce ministère en assume seul le coût, ne serait-ce que parce que faire de l'insertion sociale et professionnelle n'est pas sa finalité première. S'il est évident qu'il doit en garder la tutelle administrative – la militarité étant l'ADN du SMV –, les acteurs de l'emploi, de l'insertion et de la formation professionnelle ainsi que les acteurs locaux ont vocation à participer à ce financement. Une grande partie des régions finance ainsi des permis de conduire de jeunes en difficulté : il ne s'agit pas tant de financer plus que de financer mieux, sachant que dans le SMV, l'obtention du permis se déroulera en régie. En outre, j'ai contacté le président de l'Agence du service civique pour lui faire prendre conscience que les jeunes que nous allons recevoir font partie du même ensemble que les 140 000 qu'il doit avoir insérés à la fin du quinquennat ; il n'était pas opposé à ce que leurs émoluments soient assurés par son agence.

Cela dit, votre commission aura aussi pour rôle de faire reconnaître que ce dispositif ne peut être financé à terme seulement par le ministère de la Défense.

Les critères des deux premiers sites de l'expérimentation sont l'immédiateté, la réversibilité, la disponibilité et la soutenabilité, sachant qu'en Île-de-France le partenariat avec la SNCF a été déterminant.

Dans ce partenariat, nous avons inventorié, parmi les cent métiers possibles proposés par la SNCF à la fin du SMV, certains communs à d'autres entreprises, notamment celui d'agent multitechnique d'entretien du bâtiment – ce qui permettra d'avoir des solutions alternatives. D'ailleurs, si les modalités choisies permettent de différencier les types de centres, chacun d'eux pourra combiner celles-ci.

Dès lors qu'on aura un centre par région, on sera lié à prendre des jeunes de cette dernière, dans la mesure où elle financerait une partie du dispositif. Mais s'il s'agissait d'envoyer un jeune sur un plateau technique national, le fait que le SMV soit sous statut militaire le rendrait éligible au quart de place SNCF et lui permettrait de voyager grâce au bon unique de transport.

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