Intervention de Élisabeth Guigou

Séance en hémicycle du 8 juillet 2015 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur la situation de grèce et les enjeux européens

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente de la commission des affaires étrangères :

Nos banques et assurances ont spéculé dans l’indifférence générale. Non, il ne faut pas balayer nos propres responsabilités !

En revanche, il faut en tirer toutes les conséquences en engageant une démarche qui permette de jeter les bases saines d’une union solide et positive, avec une zone euro structurée par une véritable coordination macro-économique, une convergence sociale et fiscale, et des politiques communes permettant à chaque pays et chaque citoyen d’avoir sa place.

Il nous faut rompre avec la démarche antérieure qui a consisté à alimenter un tonneau des Danaïdes, ce qui suppose en effet de pouvoir reprendre les négociations et donc de disposer de propositions responsables et crédibles du gouvernement de M. Tsipras. La lettre envoyée aujourd’hui par le ministre des finances grec est un premier pas en ce sens qui, annonce-t-il, doit être suivi de propositions détaillées.

La balle est évidemment dans le camp de M. Tsipras, mais elle est aussi dans le nôtre, nous Français et Européens. Regardons les choses avec lucidité : le défi purement économique et financier de la restructuration de la dette grecque est maîtrisable par l’Union européenne. Nous devons impérativement, collectivement, convaincre tous nos partenaires européens et nos concitoyens européens, lassés, désabusés, en souffrance pour nombre d’entre eux, de la nécessité politique de maintenir la Grèce dans la zone euro et d’aboutir à un compromis autour de quelques paramètres, parmi lesquels la perspective d’un accord sur la dette grecque.

Notre pays – celui de Jean Monnet, de Robert Schuman, de François Mitterrand, de Jacques Delors – a toujours été celui qui a impulsé le projet européen. Aujourd’hui, avec François Hollande, la France joue un rôle de médiation essentiel depuis le début de cette crise et doit continuer à assumer sa singulière responsabilité.

J’en terminerai comme j’ai commencé, par une référence à Platon, qui écrivait : « Il ne dépend que de nous de suivre la route qui monte et d’éviter celle qui descend. »

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