Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 9 juillet 2015 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Je reprends vos propos, monsieur le ministre, car j’aime à vous lire.

Pour l’année 2015, la Cour des comptes juge impossible de corroborer le montant de 21 milliards d’euros et d’expliciter sa décomposition par catégories de dépenses ; elle confirme, ce faisant, les propos que j’avais tenus à cette même tribune il y a déjà un an.

Je crains donc, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, que les économies promises ne soient pas réalisées. Et c’est la même chose pour les prélèvements obligatoires. Vous avez communiqué sur le fait que ceux-ci étaient en train de diminuer, et vous avez annoncé une pause fiscale. Mais j’ai noté une petite divergence dans vos propos, l’un annonçant une stabilisation des impôts, et l’autre une baisse de ceux-ci – nous verrons cela plus tard. Mais ces prélèvements obligatoires ne sont-ils pas passés de 44,7 % en 2013 à 44,9 % en 2014 ? Il s’agit bien d’une augmentation !

Quant au déficit, il demeure à un niveau particulièrement élevé. Je n’oublie pas l’engagement no 9 du candidat François Hollande, qui devait ramener le déficit public à 3 %. On sait où nous en sommes… Même s’il est vrai qu’il a été ramené à 4 % en 2014.

Vous vous félicitez de cette baisse du déficit global, mais vous savez bien, monsieur Eckert, que cette baisse est due aux collectivités locales, dont les investissements ont sensiblement baissé, alors que le déficit de l’État, lui, est passé de 3,6 à 3,8 % en 2014. Il ne suffit pas de garrotter les collectivités locales, et vous savez très bien que l’on vous demande des mesures de compensation : vous avez annoncé la réforme de la dotation globale de fonctionnement et nous verrons ce qu’il en sera.

L’amélioration de la croissance en 2015, si nous la saluons, n’est pas due à un redémarrage de notre économie, mais à la combinaison de trois facteurs : la baisse des taux d’intérêt, la baisse du prix du baril et la baisse de l’euro face au dollar. La croissance n’est donc pas le résultat de la politique du Gouvernement, ou seulement pour une faible part : elle provient de facteurs précaires, qui peuvent se retourner demain. La croissance de demain, c’est la baisse massive des charges. Avez-vous entendu ce qu’a dit Louis Gallois en début de semaine, monsieur le ministre ? Qu’il fallait baisser massivement les charges sur les salaires des classes moyennes, sans quoi la compétitivité ne serait pas au rendez-vous.

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