Intervention de Michel Sapin

Séance en hémicycle du 9 juillet 2015 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques

Michel Sapin, ministre des finances et des comptes publics :

Et vous vous en plaignez, monsieur Vigier ?

Nous vous avions dit qu’il est impossible de réaliser des économies sans baisser les effectifs, parce que les dépenses de personnel représentent 41,8 % des dépenses de l’État. Nous préférerions que le Gouvernement ait le courage de dire qu’il réduit les effectifs des fonctions publiques, plutôt que de dissimuler ces baisses.

Monsieur le ministre, vous le savez très bien, la réalité, c’est que nos concitoyens connaissent toujours plus de difficultés au quotidien. Les retraités, les familles, les travailleurs modestes, les petites entreprises, qui sont la richesse de ce pays, les 1 000 chômeurs supplémentaires par jour depuis le début du quinquennat, sont autant de victimes de cette politique, et ce sont des gens qui se réfugient dans le vote extrême.

Les fins de mois difficiles à cause de l’augmentation continue des impôts et des taxes – j’attends de voir ce qui se passera en 2015, mais je suis dubitatif –, le climat d’inquiétude qui gagne tous les acteurs économiques de notre pays, les vies brisées par le drame du chômage, la défiance vis-à-vis de l’action publique, qui nous concerne tous, tels sont les problèmes auxquels nous sommes confrontés.

Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, après trois années perdues, je demande solennellement que 2016 soit l’année d’un discours de vérité, s’agissant notamment des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques. Les chiffres que j’ai rappelés montrent bien qu’il y a, de votre part, une tentative de camouflage. Nous devons en sortir.

Nous examinerons à nouveau cet après-midi la loi Macron, qui est censée relancer la croissance et l’activité, mais on sait très bien qu’elle ne permettra pas d’atteindre ces objectifs. Et il en est de même avec le projet de loi de François Rebsamen. Vous dites vouloir, monsieur Eckert, que les entreprises s’approprient davantage le crédit d’impôt compétitivité emploi, mais ce n’est pas là une réponse suffisamment puissante. Le groupe de l’Union des démocrates et indépendants émet donc de nombreux doutes quant à la politique que vous comptez mener en 2016.

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