Intervention de Christian Eckert

Séance en hémicycle du 9 juillet 2015 à 9h30
Débat d'orientation des finances publiques

Christian Eckert, secrétaire d’état chargé du budget :

Nous y arriverons !

Le document complétant votre rapport évoque la maîtrise de la masse salariale de l’État. Mais vos chiffres sont éloquents. J’ai pris la peine de faire des additions et des soustractions par ministère et, résultats des courses, vous créez 22 324 postes tout en en supprimant 3 939 postes, soit une création nette de 18 385 postes.

Face ces dérapages, le Gouvernement avance deux arguments. Le premier, c’est le redémarrage de la croissance, l’INSEE prévoyant une croissance de 1,2 % en 2015 et de 1,6 % en 2016. Mais la Cour des comptes, dans son rapport sur les perspectives des finances publiques, a rappelé « que la France doit maintenir dans la durée l’effort d’ajustement, notamment maîtriser les dépenses et donc ne pas relâcher cet effort lorsque le retour de la croissance peut sembler le rendre, à tort, moins nécessaire ». Cette remarque est importante. Le second, c’est la réduction en 2014 du déficit public. Mais celle-ci est faible : il a diminué de 0,1 point pour atteindre 4 % du PIB. Son amélioration est moindre que celle attendue en loi de finances pour 2014, où vous tabliez sur une baisse de 0,5 point de PIB, et inférieure à l’amélioration moyenne enregistrée sur la période 2011-2013 – 0,9 point de PIB par an. Le déficit public reste en outre nettement supérieur à la moyenne de la zone euro – 2,4 % en 2014 contre 2,9 % en 2013 – et de l’Union européenne.

Monsieur le secrétaire d’État, cette très légère amélioration ne doit pas masquer les réalités économiques de notre pays. La plus préoccupante demeure la montée inéluctable du chômage soit, depuis trois ans, une progression de 21 % du nombre de demandeurs d’emploi et l’échec successif des dispositifs mis en place alors que la situation chez nos voisins s’est améliorée sensiblement.

Notre pays a besoin de vraies réformes structurelles. Elles seules nous permettront de bénéficier d’une conjoncture économique porteuse. La Cour des comptes considère que la réduction du déficit ne repose pas assez sur des économies structurelles. Monsieur le secrétaire d’État, pour quelles raisons refusez-vous de prendre exemple sur nos partenaires européens en prenant des mesures structurelles ?

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