Intervention de général Jean-Paul Paloméros

Réunion du 23 juin 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

général Jean-Paul Paloméros :

Je ne porterai pas de jugement sur la BFA, mais tous nos exercices, entraînements et activités visent à identifier nos carences et nos marges de progrès. Tout ne marche pas toujours parfaitement, et il faut savoir accepter l'échec. Le premier exercice de la force de réaction rapide, réunissant neuf pays, s'est déroulé la semaine dernière en Pologne et a montré que la communication restait le principal problème qui se posait aux soldats. Nous essayons de capitaliser à partir de nos acquis : ainsi, lorsque les forces de l'OTAN ont été déployées en Afghanistan, nos prédécesseurs ont fédéré l'ensemble des réseaux du pays dans l'Afghanistan Mission Network et défini les conditions dans lesquelles les forces présentes sur le terrain pouvaient échanger les informations. Nous utilisons aujourd'hui cette expérience pour développer le Federated Mission Networking, le réseau de l'OTAN de demain.

Autre exemple : le système de commandement et de contrôle des opérations aériennes de l'OTAN – Air Command and Control System (ACCS) –, très avancé, est aujourd'hui déployé à Lyon-Mont-Verdun et dans de nombreux pays de l'Alliance. Conçu par une joint-venture entre Thales et Raytheon, ce système est en train de délivrer le meilleur de ce que la technologie peut apporter à l'amélioration de la conduite des opérations aériennes. Beaucoup se sont interrogés sur la possibilité de le faire et on s'est battu pour que ce système soit efficace et simple d'accès. En effet, la clé du problème de l'interopérabilité consiste à mettre les systèmes au service de l'homme et non l'inverse. Ce système, conçu avec une architecture ouverte, constitue un bel exemple de ce que peut faire une alliance transatlantique quand elle répond à un besoin clairement identifié. Nous développons l'ACCS dans l'ensemble des vingt-huit pays membres. Cette initiative interroge les Américains car leurs forces elles-mêmes, du fait même de leur taille et de leur autonomie, ne sont pas toujours interopérables ; ils le constatent dans certains exercices et s'évertuent à y remédier. L'OTAN a le mérite de ramener les Américains vers leurs alliés, rappelant qu'on ne peut pas avancer sans créer les conditions d'interopérabilité de nos forces.

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