Intervention de Alain Marty

Réunion du 23 juin 2015 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Marty :

Je ne peux qu'abonder dans votre sens, madame la présidente ! Je ne connaissais pas bien la BFA, mais j'apprends à la connaître puisque le régiment en garnison dans ma ville vient de l'intégrer. On peut être surpris qu'après vingt-cinq années d'existence, on en soit encore à la juxtaposition des unités et non à une force interopérable. Tant au niveau de la communication que de l'utilisation des matériels, chacun garde ses procédures. Dans ces conditions, comment un régiment d'infanterie et un bataillon allemand se comporteraient-ils ensemble en opération ?

Par conséquent, je ne peux que reprendre la question de la définition politique de la BFA – priorité que l'on retrouve dans le Livre blanc. Je comprends l'attachement politique à ce symbole ; mais 5 000 hommes juste pour le symbole, c'est un peu fort… II faut aller au-delà pour se demander quel usage nous souhaitons faire de cette brigade et jusqu'où nous pouvons aller.

L'audition du général Paloméros a montré qu'une unité binationale ne pourra intervenir que dans le cadre de l'OTAN ; la langue véhiculaire sera donc forcément l'anglais. Alors qu'il s'agit de la langue la plus pratique, on reste aujourd'hui réticent à l'utiliser ; comme il s'agit d'une brigade franco-allemande, on fait des efforts pour parler français et allemand, pour au final mal se comprendre. Le danger est de se retrouver avec une vitrine vide ; or on ne peut pas se permettre de voir deux régiments risquer de perdre des capacités en matière d'intervention. Le régiment de ma ville s'est rendu deux fois en Afghanistan, son comportement remarquable sur le terrain lui valant la fourragère de la valeur militaire ; son implication dans la force Sangaris a également montré son savoir-faire. Se limiter à la parade serait dévalorisant pour nos militaires et ne correspondrait pas à l'attente des dix unités françaises qui composent la BFA. Je vous remercie donc, madame la présidente, pour cette initiative. Il nous faut en assurer le suivi et obtenir une réponse à nos interrogations politiques sur l'usage qu'il convient de faire de cette brigade.

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