C’est l’un des derniers amendements qui nous paraît vraiment important. J’avoue faire partie de ceux qui avaient spontanément fait part de leur accord concernant l’interdiction de la commercialisation de gobelets et de verres jetables, pour la table, en matière plastique. Ceci dit, je me suis rendu compte que cet amendement manquait d’une analyse d’impact précise, pour les raisons que je vais vous exposer. Nous proposons donc plutôt la mise en place d’un tri à la source de ces déchets et, lorsque ces derniers ne sont pas traités sur place, d’une collecte séparée.
Pourquoi l’interdiction de la vaisselle plastique, qui paraît être une bonne idée, pose-t-elle des problèmes ? Tout d’abord, le fait de vouloir favoriser la vaisselle plastique compostable et constituée de matières biosourcées – c’était tout l’intérêt de cette idée, qui avait inspiré un amendement que vous aviez me semble-t-il déposé, madame la rapporteure – est inapplicable, car il n’existe pas encore de filière de compostage industriel.
Par ailleurs, de nombreux acteurs de la filière ont fait part de leur réserve à l’égard de l’aspect technique de cette vaisselle compostable. En effet, ces nouveaux produits ne sont pas encore adaptés à la chaleur. Le prix des plastiques biosourcés, biodégradables, est actuellement supérieur à celui des plastiques d’origine fossile et recyclé, dans une proportion de un et demi à quatre.
Il est parfois difficile de substituer à la vaisselle plastique une vaisselle classique, notamment dans les hôpitaux, pour des raisons d’hygiène, ou dans les prisons, pour des raisons de sécurité. Cette interdiction risque de mettre en danger les personnes qui travaillent pour cette filière…