Intervention de David Habib

Réunion du 12 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDavid Habib :

Cette table ronde concerne à la fois le soutien aux investissements étrangers en France et l'amélioration de nos échanges internationaux. Notre commerce extérieur est en crise depuis 2003 alors qu'il était auparavant en excédent. Le déficit commercial de la France n'est donc pas une fatalité ! De manière concomitante avec l'alternance, il y a eu, en 2002, une tendance majeure au déficit, le pic ayant été atteint en 2011, avec 73 milliards d'euros. Quelles décisions ont-elles été prises au cours de cette décennie pour tenter de rétablir nos échanges extérieurs ? La Cour des comptes, qui s'est interrogée sur la question, a relevé des décisions soit inefficaces soit de nature à favoriser les délocalisations !

Vous avez évoqué la structure de notre commerce extérieur : la France est beaucoup plus présente au Portugal, en Irlande, en Grèce et en Espagne que l'Allemagne, mais l'est beaucoup moins dans les pays ayant récemment adhéré à l'Union européenne. L'Allemagne est également très présente dans des pays qui se développent fortement, tel le Brésil. Quel est l'impact de la parité entre l'euro et le dollar et entre l'euro et le yuan sur notre commerce extérieur ? Quelle a été la réaction de l'Union européenne face au durcissement des règles américaines dont vous avez parlé ?

Quel rôle l'AFII a-t-elle joué pour convaincre nos partenaires étrangers de maintenir leurs investissements dans notre pays, lorsqu'ils avaient pris la décision d'y mettre fin alors même que ces unités étaient rentables ? Citons par exemple Molex, Caterpillar ou Celanese. Je vous avais moi-même antérieurement interrogé au sujet de Celanese, entreprise qui dégageait des profits importants, mais je n'ai pas encore reçu de réponse ! Le Gouvernement de l'époque vous a-t-il encouragé à agir auprès de ces investisseurs ou souhaitait-il rester absent de ce débat ?

Vous aurez peut-être l'occasion d'évoquer la sensibilité de nos partenaires. Avant la présente table ronde, j'ai discuté avec M. Appia des dossiers Toyal et Toray. Il est même venu dans ma circonscription il y a quelques mois pour poser la première pierre d'une usine permettant la création de 500 emplois et qui enregistre un investissement de 500 millions d'euros. L'attitude de certains élus ne peut-elle nuire à de tels investissements ? Ainsi, pour permettre à Toray de s'installer, ai-je dû me rendre au Japon afin de convaincre mes interlocuteurs que tous les députés béarnais n'étaient pas susceptibles de faire la grève de la faim dès lors qu'une entreprise réalisait un investissement ! Quel a été votre rôle pendant cette période où un certain nombre de plans sociaux ont été décidés par les investisseurs étrangers ? Cela nous permettra de comprendre l'utilité des différents dispositifs mis en place au fil du temps par les pouvoirs publics.

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