Intervention de André Chassaigne

Réunion du 12 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je poserai trois questions. La première concerne plus particulièrement Ubifrance et les exportations des PME. Quelle que soit leur sensibilité politique, les ministres du commerce extérieur tiennent toujours le même discours. Ainsi souhaitent-ils tous mettre en place, dans les régions, un « guichet unique » pour que les PME n'aient qu'un seul interlocuteur recensant toutes les possibilités d'aides et d'accompagnement. Notre collègue Pierre Lellouche avait fait à cet égard des propositions intéressantes, mais cette piste ne s'est toujours pas concrétisée. Il est également souvent question de l'aide que les grandes entreprises doivent apporter aux PME pour les accompagner à l'exportation. Qu'en est-il de cette mise en synergie ? Les PME font face à un blocage car elles ont de moins en moins la possibilité de faire appel à l'assurance de Coface pour leurs exportations et sont obligées de courir des risques directement, une mission de service public de Coface n'étant plus remplie de la même façon qu'auparavant.

Ma deuxième question s'adresse à l'AFII : quelles sont les sommes investies en France depuis cinq ans par des entreprises extérieures ? Pourriez-vous les comparer aux investissements étrangers ? La France ne se porte pas si mal en termes d'implantations d'entreprises étrangères. Est-ce lié au niveau de formation de nos salariés, à leur protection sociale, au coût de l'énergie ? Le coût du travail est-il un blocage aussi important que l'affirment ceux pour qui il est la seule entrave à notre développement économique ?

Ma troisième question concerne Safran, entreprise dont l'État détient 30 % du capital. Ce groupe a tendance à aller implanter certaines de ses unités industrielles à l'étranger, comme l'illustre son projet d'entité industrielle dédiée à la réparation des pièces CFM56 sur le site de Querétaro au Mexique, avec 130 personnes sur le site en 2007. Le groupe a prévu un investissement de 17 millions d'euros alors que, sur le site de Châtellerault, il n'est prévu que 20 millions d'euros d'investissement sur cinq ans. Comment expliquer ce choix ? On invoque la capacité technique et les qualités des personnels locaux. Mais le personnel de Châtellerault n'a-t-il pas les qualités requises face aux objectifs recherchés ? Est-ce uniquement la compétitivité des coûts de réparation qui a motivé cette orientation industrielle ? De même, Safran privilégie des sous-traitants américains, irlandais, de Singapour ou d'autres pays alors même qu'il a comme objectif industriel de réduire le temps d'attente de ses clients et d'assurer la disponibilité des pièces d'origine dans un délai de vingt et un jours : ne pourrait-on satisfaire cet objectif sur des sites et avec des salariés français ?

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