Intervention de Philippe Caduc

Réunion du 12 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

Philippe Caduc, président-directeur général de l'Agence pour la diffusion de l'information technologique, ADIT :

En effet ; et il y a d'autres exemples. Nous venons de voir Alstom réussir en Afrique du Sud, après avoir échoué en Arabie saoudite il y a quelques semaines. Nous n'avions alors pas mesuré l'importance de la relation qui liait l'Espagne et l'Arabie saoudite, le roi d'Espagne et certain ministre qui est un acteur clé en Arabie saoudite. Bref, nous ne connaissons pas toujours la cartographie ou power map, comme disent les Anglo-saxons. Or l'influence est globale. La diplomatie culturelle française et les alliances peuvent jouer un rôle en contribuant à créer un courant de sympathie autour de la France à un moment où nous souhaitons vendre, par exemple, un avion de combat. Il semble que l'ensemble des moyens dont nous disposons soient insuffisamment coordonnés au regard d'objectifs qui pourraient être mieux servis s'il existait un vrai pilotage politique et un organe clairement désigné pour coordonner l'action, l'information et l'influence.

J'en viens à ce qui peut être fait au niveau régional. M. Tardy l'a rappelé, 1 % des entreprises exportatrices assurent 70 % des exportations françaises. Par ailleurs, le nombre des entreprises exportatrices a régressé durant les dix dernières années. La France ne représente plus que 3,3 % du commerce mondial, contre 5,1 % il y a dix ans. C'est très grave : nous sommes en train d'assister au dévissage de la France dans l'ordre du commerce international. Il ne sert à rien de prendre des mesures d'ajustement : c'est d'un plan général de mobilisation que nous avons besoin. Laissons là les querelles de chapelle. La seule question qui vaille est de savoir de quoi ont besoin les chefs d'entreprise, ce qui peut les inciter à exporter et ce qui leur manque pour le faire. Un chef d'entreprise dont le chiffre d'affaires avoisine les 5 ou les 10 millions d'euros ne fera pas la démarche de s'adresser à un guichet export : c'est infiniment trop compliqué pour lui. En revanche, il a besoin de savoir s'il menace sa trésorerie en prenant le risque d'aller en Chine. Il faut donc le rassurer, dissiper son vertige, lui dire que l'on payera pour lui en cas d'impayé… Le principal facteur qui empêche un chef d'entreprise d'exporter est en effet la peur de ne pas être payé.

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