Intervention de Henri Brichart

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Henri Brichart, vice-président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles, FNSEA :

L'agriculture joue un rôle économique et d'aménagement du territoire important. Tout le monde connaît la situation de l'élevage en France. Les éleveurs attendent des solutions à court terme mais aussi plus structurelles.

À court terme, ils ont besoin de prix qui leur permettent de couvrir leurs coûts de production et de continuer à faire vivre leurs exploitations. Sous l'égide du ministre de l'agriculture, un certain nombre d'engagements ont été pris par les uns et par les autres.

Du côté de la distribution, nous prenons acte de ce que le mouvement vers la revalorisation est enclenché. Pour les éleveurs, il est essentiel qu'il soit pérenne. L'engagement du consommateur, si l'on n'en parle pas souvent, est pourtant celui qui compte en définitive : ce sont les pratiques d'achat du consommateur qui font le prix du produit. À cet égard, l'étiquetage de l'origine des produits est un enjeu majeur.

La restauration hors foyer (RHF) est aussi un secteur extrêmement important : si le mouvement de hausse ne le touche pas, on ne parviendra pas à revaloriser le prix payé aux éleveurs. Cet après-midi, le ministre de l'économie a pris des engagements en ce sens.

Au chapitre des solutions à court terme, l'export est un sujet à ne pas négliger. Il est à la fois source de marchés, mais aussi d'équilibre de nos marchés intérieurs : il est parfois intéressant d'exporter des produits pour continuer à bien valoriser le marché intérieur.

Sans ces solutions à court terme, les éleveurs ne pourront pas rester sur les exploitations actuelles, et ils n'entendront pas ce qui pourra être fait à moyen et long terme. En la matière, trois grands chantiers sont identifiés, qui ont d'ailleurs été évoqués par le Premier ministre.

Le premier est celui des normes et de la réglementation : pesant fortement sur les coûts des exploitations, elles créent des distorsions dans la concurrence entre éleveurs européens. Nous ne disons pas qu'il n'en faut pas ; il faut un juste niveau. En tout cas, il faut éviter une sur-transposition des normes européennes.

Deuxième chantier, la question, de plus en plus préoccupante, de la dette dans les exploitations. Nous devons réfléchir collectivement à une restructuration de cette dette, qui permette aux éleveurs de passer ce cap difficile, mais aussi d'investir pour moderniser leurs élevages et les rendre plus compétitifs.

Le dernier chantier est celui de la contractualisation, qui apparaît comme le moyen de parvenir à la régulation de l'organisation des marchés, indispensable dans un monde devenu structurellement volatil. Les éleveurs veulent que leurs coûts de production soient pris en compte dans les contrats. Mettre en place la contractualisation pour tous les maillons de la filière, du producteur au distributeur, serait un gage de bon fonctionnement.

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