Intervention de Bruno Colin

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Bruno Colin, président de la filière bovine de Coop de France :

Coop de France représente une partie des producteurs organisés et une partie de la filière abattage-découpe-transformation.

Notre filière a besoin de prix rémunérateurs : on ne peut pas maintenir une capacité d'élevage française sans des prix qui permettent aux éleveurs de gagner dignement leur vie.

Sur l'ensemble du territoire national, l'élevage représente 800 000 emplois induits. Relancer notre production, maintenir notre activité agroalimentaire est clairement un acte citoyen. La boucherie de détail et les grandes surfaces doivent mettre en avant le logo « Viande française », qui est la marque d'un produit sain, loyal, répondant à des normes sanitaires et environnementales de haut niveau. La restauration collective, elle aussi, doit opter pour de la viande française : distribuer cette viande sur l'ensemble de nos territoires et en assurer la valorisation créera de l'emploi et favorisera le dynamisme local.

Du point de vue de la compétitivité, notre filière souffre, certes, de distorsions de concurrence, mais aussi de la surcapacité de nos outils industriels, favorisée par des élus soucieux de maintenir l'emploi. C'est ainsi qu'il y a trois ans, FranceAgriMer estimait que la surcapacité d'abattage atteignait 25 %. La compétitivité se gagne aussi au niveau des élevages. Les obligations que doivent remplir les installations classées d'élevage sont intenables. Nos voisins allemands ne sont pas soumis au dixième de ce que nous faisons en France. Il faut simplifier le mécanisme, et seule la loi peut le faire.

Un autre sujet important est le revenu supplémentaire. Les énergies renouvelables sont un véritable enjeu pour l'agriculture, elles font partie de notre métier. Grâce à nos bâtiments agricoles, nous sommes capables de produire de l'énergie photovoltaïque ; avec nos fumiers et lisiers, nous pourrons produire demain du gaz et de l'électricité. Il faut accompagner ces avancées, mais aussi cesser de les pénaliser en votant des taxes en permanence. Le politique doit être cohérent : on ne peut pas, d'un côté, favoriser la création de sociétés d'aménagement du territoire, la création de valeur et d'énergie, et, de l'autre, imposer des taxes à ces productions d'énergie renouvelable !

Je termine par l'export. Les adhérents de Coop de France représentent 40 % de l'industrie agroalimentaire nationale. Pour nous, l'exportation est un relais de croissance qu'il importe d'accompagner. Comme le rapport du médiateur l'a mis en avant, il faut identifier des pays cibles dans lesquels les éleveurs français pourront tirer de l'excellence et de la qualité de la viande française des prix rémunérateurs. Le politique doit nous accompagner dans la négociation commerciale, au niveau des prix et des barrières sanitaires. Enfin, notre filière étant très dispersée, il est impératif de favoriser l'organisation des producteurs, en particulier pour la mise en marché, à travers le transfert de propriété.

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