Intervention de Stéphane le Foll

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Stéphane le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Je ne reviens pas sur le double processus de la suppression des quotas et de la guerre des prix. Vous l'avez parfaitement démontré et l'heure n'est pas à la politique, ce soir.

Revenir à un système de contre-prix, d'aides contracycliques de type Farm Bill nécessiterait que le système budgétaire européen soit non pas pluriannuel, mais annuel avec des ressources propres pour l'Europe. C'est toute la difficulté. En revanche, nous avons négocié des systèmes assurantiels qui vont être mis en place. Ensuite, dans la prochaine négociation de la PAC, une partie du premier pilier, c'est-à-dire les aides européennes, pourrait basculer sur un financement assurantiel plus large.

J'ai demandé à revaloriser le prix d'intervention du lait, avec un double système, sinon cela ne marchera pas : tout pays qui demande l'intervention doit en même temps s'engager à stopper l'évolution de sa production, pour ne pas retrouver ce que l'on a connu au moment de la mise en place des quotas : à force de stocker, un jour, il faut bien déstocker, et si le marché ne tient pas, tout s'effondre. J'attends une réponse à cette proposition, mais je connais la Commission européenne : tant qu'on n'est pas au fond du trou, elle affirme que cela va finir par s'arranger. Moi, je pense que ce ne sera pas le cas et qu'il faut prendre des décisions. J'y reviendrai au mois de septembre au niveau européen.

En ce qui concerne la contractualisation, nous n'avons pas commencé à travailler seulement aujourd'hui. L'an dernier, au Salon des Productions Animales-Carrefour Européen (SPACE), quand on a redressé la filière export de la volaille avec Doux et Tilly-Sabco, je l'avais dit : la filière porcine en particulier a besoin de réfléchir à la manière dont elle peut faire évoluer les relations commerciales et contractuelles. Nous en sommes convenus avec le président de la FNP, il faut avancer sur cette question. La France n'est intégrée ni par l'aval ni par l'amont. On est entre les deux. Dès lors, il faut chercher à travailler ensemble, à contractualiser.

D'ailleurs, le président de la FNB le sait, lui aussi, puisque sa fédération a fait des propositions il y a un an. Cela fait six mois que nous travaillons sur le sujet. Là non plus, on ne peut pas continuer avec un système complètement éclaté et la multiplication des cotations de marchés. Il faut organiser tout cela.

Si, face à la crise que nous connaissons aujourd'hui, nous ne nous mettons pas tous d'accord pour travailler ensemble au lieu de désigner les uns ou les autres comme les responsables d'une partie du problème, rien ne sera possible.

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