Intervention de Vincent Mignot

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Vincent Mignot, directeur général d'Auchan France :

La crise actuelle du monde de l'élevage nous préoccupe très fortement. Auchan a toujours respecté ses engagements. S'agissant du porc, nous avons augmenté nos prix d'achat de 5 centimes chaque semaine, avec l'objectif de faire monter le prix au cadran à 1,40 euro. C'est aujourd'hui chose faite. En ce qui concerne le boeuf, nous avons également augmenté les prix de 5 centimes chaque semaine. Nous l'avons encore confirmé lors de la table ronde de cet après-midi. Aujourd'hui, nous atteignons les 20 centimes. Quant au lait, nous avons tenu nos engagements puisque, depuis le mois de février, nous achetons le lait 340 euros les mille litres. Je ne m'explique donc pas la facture qu'un éleveur de l'Orne m'a apportée cet après-midi, affichant un montant de 300 euros. Je tiens cette facture à la disposition des services de l'État.

Auchan défend trois partis pris.

Le premier est de privilégier l'approvisionnement français à 100 % pour le porc, le boeuf, ainsi que pour le lait pour nos marques de distributeurs. Chez nous aussi, deux tiers des fruits et légumes sont français. On commence d'ailleurs à nous taquiner un peu sur cet approvisionnement que d'aucuns estiment être un peu trop français ou protectionniste.

Notre deuxième parti pris concerne la valorisation de l'origine France. Je n'y reviens pas, car la question de l'étiquetage « origine France » a été largement débattue aujourd'hui.

Notre troisième parti pris vise la contractualisation et le développement des filières, telles Porcilin ou autres porcs Label Rouge.

Pour en venir au rapport du médiateur, je me félicite de cette initiative qui réaffirme la transparence et salue le travail qui a été fait : à la fois sérieux et factuel, il n'est pas tombé dans la stigmatisation de tels ou tels acteurs.

Depuis ce matin, des mesures ont été annoncées par le Gouvernement. Votre commission y travaille aussi, ce qui est une bonne chose. Nous avons eu beaucoup d'échanges avec M. Auffray et M. Fleury. Nous avons décidé de travailler ensemble plus longuement, sur le moyen et le long terme, pour trouver des solutions, s'agissant notamment de la contractualisation pluriannuelle.

Nous réussirons à construire un avenir pérenne si nous travaillons à la transparence. Verser, depuis le mois de février, 340 euros pour mille litres de lait et s'apercevoir cet après-midi que certains éleveurs sont rémunérés 300 euros révèle qu'il y a un souci en la matière. Il faut creuser cette question.

Par ailleurs, je suis convaincu de la nécessité de monter en gamme. Nous sommes nombreux à partager le sentiment qu'il faut augmenter la qualité de l'alimentation et éduquer les consommateurs, notamment les enfants, au bien manger.

Enfin, j'ai compris que certains d'entre vous allaient regarder ce qui se passe dans la RHD. J'en serai ravi parce que c'est un vrai sujet. Tout ne peut pas être reproché à la grande distribution.

Pour finir, j'aurai un mot pour les quelque 55 000 collaborateurs d'Auchan en France. Ils sont fatigués d'être constamment stigmatisés et ont de plus en plus de mal à tolérer les exactions comme celles que nous avons subies la semaine dernière.

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