Intervention de André Chassaigne

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Je n'ai nullement été convaincu par la déclaration d'amour de la grande distribution aux producteurs, qui ne correspond guère à ce que l'on peut constater dans les faits. Elle m'a d'ailleurs rappelé une expression paysanne de chez moi : il a la queue du renard qui lui sort de la gueule et il dit qu'il ne l'a pas croqué ! Soyons tout de même conscients des conditions qui sont imposées à la production agricole, comme d'ailleurs aux PME, soumises à des contraintes d'achat qui s'apparentent à une vis sans fin. Le système même soumet les producteurs à des objectifs de rentabilité financière tels qu'ils ont du mal à trouver un équilibre.

Le problème peut-il être résolu grâce à une bonne entente entre les uns et les autres, ou – comme l'a décidé M. le ministre parce qu'il n'avait pas d'autre solution – par des engagements volontaires ? Pour ma part, je ne crois pas que l'incitation apportera des résultats dans la durée car, encore une fois, cela est contraire aux objectifs de rentabilité qui sous-tendent le système. Peut-on vraiment faire l'économie d'évolutions législatives ? Ne conviendrait-il pas d'envisager l'instauration d'un revenu minimum garanti, comme cela existe au Canada pour la production laitière ou aux États-Unis dans certains secteurs ? Enfin, l'Union européenne impose des verrous – tels que l'interdiction d'instaurer des prix-planchers – qu'il convient de faire sauter.

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