Intervention de Paul Auffray

Réunion du 22 juillet 2015 à 21h30
Commission des affaires économiques

Paul Auffray, président de la Fédération nationale porcine, FNP :

J'insiste sur la question du coût de la main-d'oeuvre en Europe : aujourd'hui, les Allemands et les Espagnols massacrent notre agriculture à coup de dumping social. Que peuvent faire les pouvoirs publics pour régler ce problème, notamment au niveau européen ?

Les pays du nord de l'Europe sont aujourd'hui clairement positionnés sur des modèles d'élevage porcin de très grande taille à capitaux industriels, voire d'intégration verticale, alors que le modèle français reste familial. Comment voulez-vous que nous puissions résister à cette évolution ? On ne peut pas, dans le même temps, dénoncer la ferme des mille vaches et accueillir à bras ouverts les produits importés du monde entier à vils prix ! Il est difficile pour les producteurs de gérer une telle contradiction.

S'agissant de la contractualisation à trois, je suis très intéressé par l'idée mais, pour l'amorcer, il faut pouvoir engager le dialogue avec un certain nombre d'acteurs. Si les contacts avec la distribution sont aujourd'hui bien engagés, je ne parviens pas à discuter avec les industriels de la charcuterie. Le dialogue avec les grandes marques nationales, c'est zéro ! Elles sont aux abonnés absents, hormis Herta. J'attends depuis quinze jours des réponses de certains groupes : c'est véritablement du mépris à l'égard du monde agricole !

Ces marques ne méritent d'ailleurs pas le qualificatif de nationales puisqu'elles utilisent, pour certaines d'entre elles, 80 % à 90 % de viandes étrangères importées. Elles sont devenues des massacreurs du monde agricole français. Il faut absolument reconstruire un dialogue à trois de façon transparente.

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