Intervention de David Appia

Réunion du 12 décembre 2012 à 10h00
Commission des affaires économiques

David Appia, ambassadeur délégué aux investissements internationaux, président de l'Agence française pour les investissements internationaux, AFII :

Sur l'acte III de la régionalisation, l'AFII a déjà considérablement renforcé le partenariat qu'elle entretient quotidiennement avec les agences régionales de développement économique. Nous partageons l'information, une partie de la prospection à l'étranger, les analyses et l'accompagnement des entreprises qui viennent en France. La coopération est extrêmement étroite.

Sur la diplomatie économique, oui, nous sommes au coeur du dispositif. Le ministre Laurent Fabius en a rappelé les deux piliers : l'export et l'attractivité. Notre réseau à l'étranger est précisément intégré dans les ambassades. Nous sommes ainsi au contact des ambassadeurs, des consuls généraux, des consuls honoraires, qui sont aussi des porte-parole de l'attractivité française au quotidien. Au-delà, nous avons noué des partenariats avec les chambres de commerce françaises à l'étranger, l'UCCIFE, avec le comité national des conseillers du commerce extérieur, avec des agences ou organismes situés en France (OSEO, Paris Europlace, Atout France, Ubifrance). L'objectif est clair : il s'agit de démultiplier l'effet utile et l'impact de nos actions. Notre agence compte 160 personnes, et le réseau à l'étranger 23 bureaux et 84 collaborateurs. Mais grâce à tous nos partenariats, nous faisons rayonner nos actions et nos messages.

Sur la fiscalité, oui, nous sommes très mal placés dans un classement international produit par Forbes et intitulé le tax misery index. Nous ne nous en alarmons cependant pas car ce classement repose sur une addition simpliste des taux sans prendre en compte les bases. Ce résultat ne correspond donc pas à la réalité. Les études, beaucoup plus sérieuses, de KPMG, quant à elles, montrent du reste que la France est première en Europe pour la fiscalité en matière de recherche et développement, et neuvième pour la fiscalité dans le domaine de l'industrie. C'est plus qu'honorable.

Sur le Marché unique européen, toutes les actions qui en renforceront l'homogénéité servent directement l'attractivité de chacun des pays d'Europe. Je m'explique : une des premières raisons pour lesquelles les investisseurs non européens viennent en Europe, et en France en particulier, c'est pour bénéficier du marché non seulement national mais aussi européen, porte d'accès à 500 millions de consommateurs.

Sur Terra Lorraine, oui, nous connaissons ce projet. Nous sommes en contact avec les promoteurs de cette initiative privée.

Sur la campagne « Image de la France », les retombées de la campagne qui s'est développée en 2010 dans les pays émergents et aux États-Unis se sont révélées positives en Inde et en Chine, où nous avons enregistré un net progrès des indices de perception. Cela étant, beaucoup reste à faire. C'est la raison pour laquelle, avec Fleur Pellerin, à Boston, au MIT, nous avons lancé, voilà quelques mois, le nouveau plan de communication sur la France, centré sur l'innovation, que l'AFII a préparé avec l'Institut national de la propriété industrielle (INPI).

Sur l'euro, gardons à l'esprit qu'en matière d'investissement international, si la variable monétaire joue, elle n'est cependant pas décisive compte tenu de la longueur des temps de préparation et de réalisation des investissements.

Sur la conjoncture, la crise économique a entraîné tout d'abord des reports de décision. Du fait de l'incertitude de l'environnement et de la faiblesse de la visibilité, nombre d'entreprises ont préféré attendre, a fortiori en Europe où est survenue la crise des dettes souveraines. Elle a été source ensuite d'une baisse de l'ambition des projets – avec un échelonnement des phases de création d'emploi, par exemple. Elle a suscité enfin une concurrence exacerbée entre pays européens et une volatilité des projets beaucoup plus forte que dans le passé. Ainsi des projets conçus au départ pour être concrétisés en France nous sont-ils aujourd'hui disputés par nos concurrents. Même les extensions sont concernées. Cela nous conduit à nous rapprocher plus encore des agences régionales de développement, des régions, des territoires. Car c'est à cette échelle que les projets d'extension peuvent être suivis et accompagnés au quotidien.

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