Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Accueil des réfugiés en france et en europe

Manuel Valls, Premier ministre :

La France doit rester, aux yeux du monde, ce phare qui ne vacille pas au coeur de la tempête, qui ne se laisse pas aller à la tentation de l’aveuglement, à la facilité. Certains nous disent : « Il faut tout fermer ». Dire cela, c’est fermer les yeux sur les réfugiés qui meurent à nos portes. D’autres disent, à l’inverse : « Il faut tout ouvrir ». Dire cela, c’est fermer les yeux sur les réalités et les difficultés de la société française. Mon devoir, celui du Gouvernement, c’est d’être lucide car nous sommes aux responsabilités, nous gouvernons. Notre devoir, c’est d’agir, avec méthode, et d’abord sur la scène internationale.

Nous intervenons militairement en Afrique, en Irak, en Syrie. Nous luttons contre la barbarie pour venir en aide aux peuples, pour restaurer la paix. Je l’ai dit hier à cette tribune et tous l’ont dit : nos armées, notre diplomatie, sous la conduite du chef de l’État, sont pleinement mobilisées car, nous le savons, la solution à la crise de réfugiés est d’abord là-bas !

Mais la solution est aussi européenne. Dès août 2014 – il est important de le rappeler car il faut de la mémoire dans un débat –, le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, à la demande du Président de la République, se rendant dans plusieurs capitales européennes, invitait l’Europe à prendre des mesures devant l’aggravation de la situation migratoire. Non pas en août 2015, mais en août 2014 ! Nous avions alors proposé une feuille de route reprenant nos principes d’humanité, de solidarité, de maîtrise, de fermeté. Cette feuille de route, pour la première fois, proposait une solution globale, traitant de l’ensemble des sujets.

D’abord, le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne – c’est évidemment le point essentiel – par le renforcement des actions de Frontex en Méditerranée, qui se sont progressivement substituées à l’opération italienne Mare Nostrum. Car Mare Nostrum fut une opération courageuse initiée par la seule Italie pour sauver des vies, mais qui s’est traduite à la fois, vous le savez, par davantage de sauvetages mais aussi davantage de morts, les passeurs ayant pris prétexte des sauvetages en mer pour intensifier leur funeste trafic. Le contrôle des frontières extérieures passe également par la mise en place d’une meilleure identification, dans le respect du règlement de Dublin – j’insiste sur ce respect –, des personnes susceptibles de bénéficier d’une protection internationale. Enfin, je le répète, il passe par une politique active de retour pour celles qui n’y sont pas éligibles.

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