Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Accueil des réfugiés en france et en europe

Manuel Valls, Premier ministre :

Mais dans ce contexte, il nous faut un plan d’ensemble qui combine réponse à l’urgence et action de long terme. L’urgence, c’est d’organiser l’accueil des réfugiés en Europe et de maîtriser les flux migratoires. Le Conseil justice et affaires intérieures a cependant, je veux le dire, permis d’arrêter des orientations importantes qui constituent autant d’acquis.

Premier point : nous allons mettre en place – la France portait cette idée depuis plusieurs mois – des centres d’accueil et d’enregistrement – qu’on appelle des hot spots –dans les pays de première entrée, c’est-à-dire en Italie, en Grèce, en Hongrie, et peut-être demain en Serbie. Ce pays le demande en effet, même s’il n’est pas membre de l’Union européenne.

Ces centres vont permettre d’identifier, dans tous les sens du terme, et d’enregistrer chaque migrant. Nous pourrons ainsi distinguer rapidement ceux qui ont besoin de protection de ceux qui ne sont pas concernés par l’asile. Ces centres doivent maintenant être opérationnels le plus rapidement possible.

Le premier ouvrira dans les prochains jours en Grèce. La France est une nouvelle fois – elle l’a fait ces derniers jours à Munich – prête à apporter son expertise en déléguant des personnels de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et de la police de l’air et des frontières.

Je veux être très clair, car ce point est essentiel pour la réussite du plan global et pour l’Europe, comme pour la réussite de Schengen ainsi que pour l’idée que nous nous faisons du droit d’asile : le processus de relocalisation doit se faire à partir de ces centres d’accueil et non à partir de l’Allemagne ou de l’Autriche. C’est, encore une fois, essentiel si nous voulons avancer ensemble en Europe.

Deuxième point : pour accueillir les personnes ayant besoin de protection, les Européens doivent s’accorder sur un processus de répartition équitable. Un accord proposé par la Commission – qu’on oublie parfois – existe déjà, et il fut au mois de juin dernier particulièrement difficile à obtenir. Il porte sur l’accueil de 40 000 personnes, parmi lesquelles, nous l’avions déjà annoncé, 6 700 viennent ou viendront s’installer dans notre pays.

C’est pour cette raison que nous ne parlons pas de quotas : ce mot prête à confusion, il n’est pas adapté à la problématique des réfugiés et du droit d’asile, en outre, vous le savez, il est connoté dans notre débat national.

Pour faire face à l’accroissement des flux, la Commission propose, aujourd’hui, de porter ce nombre à 160 000. Une large majorité d’États membres a souscrit à cet objectif.

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