Intervention de Bruno Le Roux

Séance en hémicycle du 16 septembre 2015 à 15h00
Accueil des réfugiés en france et en europe

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBruno Le Roux :

… je remercie M. le Premier ministre pour sa déclaration, à laquelle le groupe socialiste, républicain et citoyen souscrit mot à mot, proposition après proposition.

Et dans la continuité de cette déclaration, je voudrais exprimer d’une phrase notre ligne de conduite : c’est par l’organisation et la maîtrise des conditions d’accueil que nous garantirons le respect de la dignité des réfugiés qui se présentent à nous.

Je crois, mes chers collègues, que le drame des réfugiés qui frappent aux portes de l’Europe a ceci de particulier, qu’il nous renvoie à nous-mêmes, individuellement et collectivement, en tant qu’Européens et en tant que Français.

La question des migrations, quelle que soit leur cause, est une grande question du siècle qui débute. Ce siècle n’est pas seulement celui d’une « mondialisation heureuse », telle qu’elle nous a été si souvent décrite.

Ce siècle est aussi celui d’une mondialisation malheureuse, tragique, qui détruit les équilibres, bouscule la hiérarchie des nations, déplace les populations, subit le dérèglement climatique, le climat qui à son tour, dérégule les économies, la stabilité politique des États, bouleverse la vie des populations et génère des guerres.

Ce siècle est aussi celui d’une mondialisation malheureuse et violente, dans laquelle la guerre colonise des régions entières et dans laquelle le fanatisme jaillit et se répand. Cette mondialisation malheureuse gomme nos certitudes et bouscule notre manière de voir. Il nous faut désormais la regarder en face et l’affronter sur notre territoire, et pas seulement sur le plan économique. Pas seulement sur le plan environnemental. Pas seulement sur le plan de la menace terroriste, que, hélas, nous connaissons encore ! Il nous faut l’affronter également en faisant face à des hommes et des femmes, qui viennent frapper à notre porte et qui attendent une réponse.

Voilà ce à quoi nous renvoie le drame des réfugiés. Alors, comme toujours, il y a deux manières de répondre à cette situation : soit attiser les peurs, soit faire appel au coeur. Contrairement à ce que l’on dit quelquefois, je crois que l’émotion est parfois bonne conseillère, à la condition que l’on sache décrire les faits et les éclairer plutôt que pratiquer l’amalgame et l’approximation, à la condition que l’on respecte et que l’on construise une politique conforme à notre identité, plutôt que de piétiner et nos valeurs et nos traditions.

C’est cette deuxième attitude que la majorité a choisie, et cela nous conduit à arrêter un certain nombre d’orientations, que je développerai rapidement. Toutefois, je tiens avant cela à rendre hommage aux Françaises et aux Français qui se mobilisent, au sein de leur quartier et de leur ville, via les réseaux sociaux et les associations, avec leurs voisins et leurs amis. Je veux aussi rendre hommage aux maires, aux villes solidaires et à l’ensemble des élus des collectivités locales qui se mobilisent pour accueillir, nourrir, loger et permettre la prochaine insertion des réfugiés que nous accueillons.

Il existe de multiples initiatives de ce type, mais je voudrais citer en particulier celle prise par le président Vauzelle en Provence-Alpes-Côte d’Azur, qui s’appelle « Nous sommes tous méditerranéens » et dont l’objectif est d’assurer l’accueil sur une partie du bassin méditerranéen ; c’est un des exemples que nous devrons suivre.

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