Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 5 décembre 2012 à 9h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou, présidente :

Après avoir consacré une table ronde à la Chine, nous allons débattre ce matin des États-Unis, puis, le 19 décembre prochain, avec l'analyse de la situation intérieure de la Russie, nous achèverons notre évaluation de la situation des trois grandes puissances sur lesquelles nous allons particulièrement travailler l'année prochaine.

Ce matin, nous recevons deux spécialistes des États-Unis, que je remercie de nous consacrer un peu de leur précieux temps : Mme Alexandra de Hoop Scheffer, directrice pour la France du German Marshall Fund of the United States, dont nous connaissons tous la réputation, et M. Vincent Michelot, directeur des relations internationales à Sciences-Po Lyon.

En ce début du second mandat de M. Obama, nous nous interrogeons sur les conséquences de sa réélection et sur les orientations, voire les inflexions, prévisibles de la politique étrangère américaine. Comme nous-mêmes, le Président des États-Unis est confronté à plusieurs dossiers extrêmement sensibles : la Syrie, l'affirmation de la puissance chinoise en Asie, vers laquelle les Américains se tournent de plus en plus en un mouvement dit de pivot, le programme nucléaire iranien ainsi que l'attitude, vis-à-vis de l'Iran et des Palestiniens, d'Israël qui projette d'implanter des colonies établissant une barrière autour de Jérusalem-Est. Le Président Obama se sentira-t-il libre de prendre des initiatives qu'il n'a pas prises jusqu'ici, malgré quelques velléités au début de son premier mandat, notamment au Moyen-Orient ?

On nous dit que son second mandat sera très asiatique. Il a, en effet, entamé très vite une tournée en Asie, se rendant en Thaïlande, au Vietnam, en Birmanie et au Cambodge, alors que la Chine affirme de plus en plus ses ambitions dans la région. On voit bien que le rapport entre les États-Unis et cette dernière est ambivalent : ce sont deux grandes puissances concurrentes mais aussi partenaires à beaucoup d'égards. Que pouvons-nous attendre de la relation sino-américaine dans l'avenir ? L'Europe doit-elle craindre que cette polarisation plus forte des États-Unis vers l'Asie conduise à un désintérêt encore plus important à son égard, alors qu'elle avait déjà le sentiment de n'être pas très présente dans les priorités du président américain ?

On a pu constater, ces derniers temps, un certain rapprochement, suscité notamment par l'intérêt des États-Unis à ce que l'Union européenne résolve sa crise économique en raison des répercussions outre-atlantique. Là-bas aussi, la crise économique est très prégnante, avec un taux de chômage de 8 % et de lourdes questions fiscales et sociétales qui mettent le Président en difficulté vis-à-vis de la majorité républicaine à la Chambre des représentants. Que peut-on attendre des réformes mises en oeuvre aux États- Unis et quelle solution pourrait être apportée au très important déficit budgétaire ?

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