Intervention de François Pupponi

Réunion du 17 juillet 2012 à 16h15
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Pupponi :

Pour revenir sur l'ANRU, nous avons besoin de savoir très vite comment terminer la rénovation qui a été engagée dans certains quartiers. On ne peut pas laisser, dans les villes emblématiques de la politique de la ville, une moitié rénovée et l'autre moitié à l'abandon, les habitants ne le comprendraient pas. Je rappelle la règle législative selon laquelle aucun financement de l'État ne peut intervenir dans les zones urbaines sensibles (ZUS) s'il ne passe pas par l'ANRU. En l'état, on ne peut donc pas réhabiliter une école située dans une ZUS avec des financements de l'État si l'ANRU ne finance pas le projet. Si l'ANRU n'est plus en mesure de financer, il n'y a donc pas d'autres financements disponibles. Nous nous devons donc de trouver une solution, à travers un nouveau plan de rénovation urbaine. Bien que nous ayons tous salué le travail réalisé par cette agence, je souhaite pointer trois effets pervers de l'ANRU, sous sa forme actuelle. Tout d'abord, les logements sociaux étant réhabilités, les maisons de ville des centres anciens sont livrées aux marchands de sommeil. Ensuite, l'Association Foncière Logement (AFL), en ne réalisant pas les logements promis dans le cadre de l'ANRU, bloque des terrains pour trois, quatre, cinq, dix ans ! Des terrains sont ainsi gelés au sein de quartiers par ailleurs rénovés, pour une durée non définie. Enfin, nous devons collectivement nous poser la question de l'attitude des bailleurs sociaux. Au-delà de ce qu'a dit notre collègue David Habib, que je soutiens totalement, l'ANRU a d'abord été pour certains bailleurs une machine à gagner de l'argent et à augmenter les loyers et les charges. Le comportement de certains bailleurs sociaux - je ne parle pas des organismes HLM - est tout simplement honteux, notamment en Île-de-France. En ce qui concerne la gestion urbaine de proximité, ces organismes ne répondent plus aux demandes des locataires.

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