Intervention de Rudy Salles

Réunion du 20 octobre 2015 à 17h00
Commission élargie : finances - affaires culturelles

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

Je pourrais m'exprimer, au nom du groupe de l'Union des démocrates et indépendants, exactement comme vient de le faire M. Frédéric Reiss. Nous nous réjouissons néanmoins de constater que le budget de l'enseignement scolaire reste le premier budget pour 2016. Malheureusement, on ne peut se contenter d'une approche purement quantitative.

À travers l'école, ce sont notre héritage, nos valeurs et notre avenir que nous transmettons et que nous construisons. Or force est de constater que notre système scolaire est à bout de souffle : 150 000 jeunes le quittent chaque année sans diplôme, 20 % des élèves qui entrent aujourd'hui en sixième ne maîtrisent pas les savoirs fondamentaux et 2,5 millions de Français sont concernés par l'illettrisme, soit 7 % de la population. À chaque évaluation, le système français est à la traîne. Notre école coûte donc de plus en plus cher pour de moindres résultats. Il est ainsi regrettable que le Gouvernement reste sourd à l'appel de la Cour des comptes pour une réforme en profondeur du lycée réduisant la dispersion de l'offre de formation, notamment en matière d'options, et simplifiant le format du baccalauréat

La hausse globale du budget de l'enseignement scolaire masque certains points sur lesquels je souhaite avoir des précisions. Je pense en particulier à la baisse de plus de 350 000 euros des crédits destinés à l'information et à l'orientation. L'objectif de 80 % d'une classe d'âge titulaire du baccalauréat ne peut être une fin en soi si le système éducatif n'est pas capable d'accompagner les jeunes à l'issue de leur cursus ou de les réorienter.

Concernant l'apprentissage des langues, le groupe de l'Union des démocrates et indépendants ne comprend pas la décision de mettre fin aux classes bilangues qui permettaient aux élèves d'apprendre de manière soutenue une langue étrangère. Ces classes avaient l'avantage d'imprégner les élèves de la culture d'un autre pays, avec des partenariats privilégiés facilitant les études à l'étranger. Elles permettaient aussi de maintenir un certain niveau dans nombre de collèges REP (réseaux d'éducation prioritaire).

Madame la ministre, votre numéro d'autosatisfaction ne nous a absolument pas convaincus. Notre groupe appelle de ses voeux une réforme qui remette l'impératif pédagogique et l'exigence des acquis fondamentaux au coeur de notre enseignement scolaire. Aujourd'hui, l'absence de réforme ambitieuse le conduira à voter contre ce budget.

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