Intervention de Christian Hutin

Séance en hémicycle du 28 octobre 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Régulation des jeux

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Hutin :

Il y a cinq ans, notre Assemblée votait l’ouverture à la concurrence des jeux en France. En clair, elle a mis fin au monopole du PMU et de La Française des jeux. Aujourd’hui, se tient dans l’enceinte du Palais Bourbon un colloque international de grande valeur relatif à la régulation des jeux.

Poser une question sur les jeux pourrait paraître futile, mais il n’en est rien, dans la mesure où les Français dépensent environ 50 milliards d’euros dans ce secteur. Ils sont des millions à jouer toutes les semaines – on joue à l’usine, au bureau, en famille, en ligne –, et cela peut poser problème.

Je pourrais poser ma question à Marisol Touraine s’agissant de l’addiction de certains joueurs, les joueurs pathologiques : ils ne sont pas encore très nombreux, mais avec l’ouverture des paris, plus de 200 000 joueurs pourraient basculer dans ce versant sombre du jeu.

Je pourrais également poser ma question à Stéphane Le Foll, dans la mesure où la filière hippique représente 40 000 emplois non délocalisables et qui représente une forme d’excellence dans notre pays. Ce n’est donc pas anodin.

Je pourrais poser ma question à Bernard Cazeneuve, car le jeu a également à voir avec la lutte contre le blanchiment. L’autorité de régulation des jeux en ligne – l’ARJEL – fait un travail considérable de contrôle qu’il s’agisse du jeu des mineurs, qui se développe, ou de lutte contre un certain nombre de mafias.

Je pourrais enfin poser ma question à Patrick Kanner que je remercie d’avoir ouvert les travaux du colloque. Le sport est également concerné par le jeu. La France a mené des combats en faveur de l’intégrité des compétitions sportives.

Compte tenu du nombre de ministères concernés, je vais mettre une petite pièce sur M. le ministre du budget. Ce sont en effet 5 milliards d’euros qui tombent dans les caisses de l’État. Je connais son volontarisme en matière d’équilibre budgétaire. Peut-être aurons-nous l’occasion d’en reparler lors de l’examen prochain de la loi Macron-Lemaire.

1 commentaire :

Le 29/10/2015 à 09:36, laïc a dit :

Avatar par défaut

"Ce sont en effet 5 milliards d’euros qui tombent dans les caisses de l’État. "

A partir de là, tout dialogue constructif sur l'avenir des jeux paraît bien compromis. La morale, l'utilité publique et les valeurs de la République voudraient que les jeux d'argent soient purement et simplement interdits, car improductifs et générant plus de problèmes sociaux que de "bonheur par l'argent".

Vous trouvez ce commentaire constructif : non neutre oui

Inscription
ou
Connexion