Intervention de Philippe Gomes

Séance en hémicycle du 4 novembre 2015 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2016 — Action extérieure de l'État

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Gomes :

Madame la présidente, monsieur le secrétaire d’État, madame la présidente de la commission des affaires étrangères, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l’éducation, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, avec 3,1 milliards d’euros de crédits demandés pour 2016, le budget consacré à la mission « Action extérieure de l’État » augmente cette année de 3 %. Cette progression s’explique par deux postes de dépenses, l’un ponctuel, concernant l’organisation de la COP 21, l’autre imposé, consacré aux contributions aux organisations internationales et au financement des opérations onusiennes de maintien de la paix.

Ainsi, à périmètre constant, les crédits de la mission enregistrent en réalité une baisse de 0,4 %, dont les programmes « Diplomatie culturelle et d’influence » et « Français à l’étranger et affaires consulaires » sont les principales victimes.

Comme en 2015, la mission comporte un programme temporaire consacré à la COP 21, doté de 139 millions d’euros. En des temps budgétaires contraints, ces crédits sont justifiés.

Je rappelle qu’à quelques encablures de cette manifestation se tiendra à l’Élysée, le 26 novembre, le quatrième sommet France-Océanie. Cette excellente initiative permet de renouer le fil d’un dialogue interrompu avec les États d’Océanie. Il était temps de le faire, d’abord parce que les premières victimes du changement climatique sont issues de cette région du monde où des États disparaissent du fait de la montée des eaux et où les premiers migrants climatiques se sont fait connaître, ensuite parce que les grandes puissances de la planète y investissent lourdement. C’est le cas de la Chine, omniprésente, mais aussi de la Corée du Sud, de l’Inde, du Japon, de l’Indonésie et d’autres encore. Je ne doute pas que ce sommet sera une réussite.

Dans un environnement mondial instable et incertain, et dans un contexte marqué par la gravité inédite de la menace terroriste contre notre sécurité et nos intérêts, nous notons l’augmentation des crédits de sécurité dans le programme « Action de la France en Europe et dans le monde » afin d’adapter notre dispositif à la dégradation du contexte sécuritaire international. C’est une bonne chose.

Cependant, c’est avec une certaine inquiétude que nous constatons la baisse des crédits alloués à l’action européenne et à la coopération de sécurité et de défense. En ces temps où le risque de terrorisme est grand, la demande de coopération et de sécurité risque d’être croissante.

Notre réseau diplomatique et culturel exceptionnel, le troisième après celui des États-Unis et de la Chine, nous permet de faire entendre dans le monde notre voix si particulière. Nous devons encourager son développement, tout en redéployant les moyens et les effectifs vers les pays émergents, comme vous l’avez rappelé, monsieur le secrétaire d’État. Cependant, nous craignons que cet objectif ne soit pas atteint en raison de l’importante réduction des effectifs de la mission. Convient-il encore de tailler à la hache dans les missions régaliennes de l’État ? Le groupe UDI ne le pense pas.

J’en viens au tourisme, secteur majeur de notre économie. En 2014, la France a confirmé son rang de première destination touristique mondiale en accueillant plus de 83 millions de touristes étrangers. Nous nous en félicitons. Cependant, l’Organisation mondiale du tourisme a constaté que c’était en France que la croissance des arrivées de touristes étrangers a été la plus faible. En outre, nous notons que les subventions allouées à Atout France ainsi que les crédits consacrés au tourisme dans la mission « Économie » sont en baisse, et nous le regrettons.

Par ailleurs, alors que le Gouvernement ne cesse d’affirmer l’importance de l’enseignement français à l’étranger au coeur de notre diplomatie globale, des efforts particuliers sont demandés à l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger – AEFE –, à Campus France et à l’Institut français.

L’AEFE voit ses subventions diminuer pour la deuxième année consécutive, alors même que le nombre d’élèves dans le réseau ne cesse d’augmenter.

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