Intervention de Marisol Touraine

Séance en hémicycle du 24 novembre 2015 à 15h00
Modernisation du système de santé — Discussion générale

Marisol Touraine, ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes :

Un projet de loi doit en effet apporter des réponses à l’ensemble de la population. M. Sirugue a également mis l’accent sur la politique de prévention renforcée, ainsi que sur le refus d’opposer offre publique et offre privée. Je ne dirai jamais assez, mesdames, messieurs les députés, que le sens de ce projet de loi est bien de mettre en place une coopération, une coordination entre la médecine de ville et la médecine hospitalière.

Certes, vous pouvez répéter sur tous les tons que nous voulons cloisonner et établir des frontières entre ces secteurs, mais tel est le cas aujourd’hui. Le sens du projet de loi est précisément de faire tomber ces murs, ces frontières qui empêchent une prise en charge optimale de nos concitoyens, en particulier de ceux qui sont atteints de maladies chroniques, dont on sait qu’elles sont un enjeu majeur dans notre pays.

Mme Delaunay a insisté, je ne peux que l’en remercier et appuyer ses propos, sur la nécessité de développer une perspective de santé publique, ce qu’elle a appelé une vision politique de la santé publique : non pas l’accumulation, l’empilement comme c’était le cas dans la loi de 2004 de plans de santé dont on est incapable de mesurer l’effet, mais la définition de principes d’action et d’intervention, l’identification des cibles prioritaires, en particulier les jeunes avec pour la première fois, monsieur Tian, un parcours éducatif scolaire. Vous devriez vous en réjouir plutôt que de regretter qu’il n’y ait pas de propositions en direction des jeunes.

Je ne peux qu’être sensible aux propos tenus par Mme Delaunay et Mme Orphé qui ont toutes deux bien dit qu’une loi de santé publique est une loi qui fait de la santé publique sa priorité. Ce qui ne signifie pas qu’il ne peut pas y avoir d’autres préoccupations, mais vous avouerez que pour une ministre de la santé, il est plus que légitime de considérer qu’une loi de santé n’est pas le véhicule adapté pour apporter des réponses aux buralistes par exemple, quels que soient les enjeux, importants, nous n’en disconvenons pas d’ailleurs, de leur situation. De la même manière, je maintiens qu’une loi de santé n’est pas le lieu pour remettre en question la loi Evin.

Je puis confirmer à Mme Orphé que le Gouvernement est déterminé à développer le volet outre-mer de la stratégie nationale de santé. Au-delà de ce qui dans la loi, par définition, s’applique outre-mer comme partout sur le territoire, nous voulons nous donner les moyens d’une prise en compte plus spécifique de ce qui concerne nos concitoyens ultramarins.

Monsieur Door, j’ai été étonnée de la manière dont vous avez présenté certaines choses. Non, monsieur Door, je ne manipule pas l’opinion. Vous me prêtez des vertus de magicienne que j’aimerais bien avoir

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