Intervention de Jean-Marc Ayrault

Séance en hémicycle du 16 janvier 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'engagement des forces francaises au mali et débat sur cette déclaration

Jean-Marc Ayrault, Premier ministre :

Cet engagement et ce soutien, nous les devons à nos soldats qui, au péril de leur vie, sont engagés sur un terrain difficile aux côtés de l'armée malienne.

À nouveau, je veux saluer leur courage et leur professionnalisme. Ils forcent l'admiration de nos compatriotes. J'ai présidé hier l'hommage solennel rendu par la nation au chef de bataillon Boiteux et je renouvelle ici, comme vous l'avez vous-mêmes fait hier, toute ma solidarité à sa famille, de même que la solidarité de la nation.

Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, pour toute démocratie l'engagement des forces armées est une décision grave. Mais, nous pouvons aujourd'hui le constater, notre intervention a manifestement changé la donne.

Sur le terrain, nous sommes parvenus à arrêter l'offensive des groupes terroristes, dès le premier jour, le 11 janvier, à l'est et, depuis mardi, à l'ouest.

À Bamako, les institutions de transition, qu'il s'agisse du Président ou du Premier ministre, sont ainsi confortées.

C'est un élément là aussi essentiel. Car, nous en avons la conviction et la volonté, une paix durable au Mali passe bien sûr par une solution politique, c'est-à-dire l'adoption d'une feuille de route de la transition ouvrant la perspective d'élections démocratiques organisées sur tout le territoire malien.

D'après les indications recueillies à Bamako, le Premier ministre Cissoko souhaite aller vite : il a déjà consulté les partis politiques sur la feuille de route qui sera prochainement présentée au conseil des ministres puis au parlement malien. Une cellule de suivi sera créée pour en assurer la mise en oeuvre.

La donne devrait également changer entre le sud et le nord du Mali. Le retour à l'intégrité territoriale devra s'accompagner d'une négociation destinée à établir les modalités d'une paix durable entre toutes les composantes du Mali et sur tout son territoire, à l'exception bien sûr des groupes terroristes.

Notre ambition est également de donner une nouvelle perspective de développement au Mali et à toute cette région de l'Afrique. Car il n'y aura pas de stabilisation du Mali sans perspective d'avenir pour sa population.

D'ores et déjà, je salue l'intention de la Commission européenne de relancer son aide budgétaire au Mali, qui représente un apport de 92 millions d'euros. La France reprendra elle aussi son aide bilatérale, une fois la feuille de route de la transition adoptée.

En décidant de répondre à l'appel au secours du Mali, la France a montré sa détermination à lutter contre le terrorisme.

Dans ces moments difficiles et alors que nos troupes sont engagées à l'étranger, l'unité de la nation est un atout irremplaçable. Je salue l'esprit de responsabilité dont toutes les forces politiques ont témoigné depuis le 11 janvier. (« Et les Verts ? » sur quelques bancs du groupe UMP.)

Face à la menace des groupes terroristes, la détermination du Gouvernement ne faiblira pas ! (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC, écologiste, RRDP, UDI et UMP)

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