Intervention de Hervé Morin

Séance en hémicycle du 16 janvier 2013 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'engagement des forces francaises au mali et débat sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaHervé Morin :

Certes, nous sommes soutenus par tout le monde, une belle unanimité règne au sein du Conseil de sécurité. Mais nous sommes seuls sur le terrain. On nous approuve, on nous soutient… mais on nous dit « débrouillez-vous » ! Or, cette crise nous concerne tous : au premier chef, bien sûr, les Africains, en second lieu les Européens, et enfin la communauté internationale qui doit lutter contre l'islamisme radical, facteur de déstabilisation dans cet arc de crise qui va de l'océan indien à l'océan atlantique. J'invite d'ailleurs le Gouvernement, monsieur le Premier ministre, à appeler un chat un chat : ce ne sont pas seulement des terroristes ou des rebelles, ce sont pour l'essentiel des islamistes fanatiques (Vifs applaudissements sur les bancs des groupes UDI et UMP) et vous ne ferez de peine à aucun Français musulman en le disant !

Dès lors, la diplomatie française doit concentrer tous ses efforts pour constituer une force africaine soutenue, en termes de formation, logistique, renseignement, moyens aériens, par les puissances militaires de premier rang, dont évidemment notre pays.

Les troupes africaines, nous dit-on, rejoindront dans quelques jours le théâtre d'opérations malien. C'est une bonne chose, militairement et aussi politiquement. L'Union africaine et la CEDEAO doivent assumer leurs responsabilités dans le temps – car cette opération va durer, c'est une certitude.

Nous devons venir en soutien d'une opération africaine, et non l'inverse. Du coup, et même si ce n'est pas politiquement correct, la question de la crédibilité des forces militaires africaines engagées se pose. Il faut le dire. J'ai encore en souvenir l'échec de la MINUAD au Darfour. Disons-le tout net, deux ou trois pays seulement dans la région peuvent fournir des forces crédibles : le Nigeria, le Sénégal et le Tchad. Leur engagement est donc capital pour donner du contenu et du poids à la force africaine en constitution.

L'intervention française doit dès lors être vue comme l'occasion de lancer une dynamique africaine pour engager une vraie politique régionale de lutte contre le terrorisme et l'islamisme radical de la Somalie jusqu'à l'océan atlantique.

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