Intervention de Michel Ménard

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Abrogation de la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Ménard :

Madame la présidente, madame la ministre, madame la rapporteure, monsieur le président de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, l'obligation scolaire est un principe républicain auquel nous sommes tous ici particulièrement attachés, étant donné la place fondamentale de l'école dans la formation culturelle, sociale, politique, et plus encore, de tout citoyen.

Les chiffres ont été cités à plusieurs reprises : 5 à 7 % des élèves sont considérés aujourd'hui comme absentéistes, soit 300 000 enfants, issus en grande partie de familles défavorisées.

Cependant, la politique engagée par la droite sous la précédente législature contre l'école buissonnière a largement manqué son objectif. En effet, le dispositif de suspension – voire de suppression – des allocations familiales prévu par la loi Ciotti a été très peu utilisé. En outre, une progression du taux d'absentéisme a été observée entre les années qui encadrent l'application de ce texte.

Quant aux contrats de responsabilité parentale, si peu ont été signés qu'il n'est nul besoin de s'étendre sur cet échec. Les chiffres parlent d'eux-mêmes.

Sanctionner des familles déjà touchées par la précarité, et par là même renforcer les inégalités qu'elles subissent quotidiennement, voilà le choix qu'avait fait la droite.

La proposition de loi adoptée par nos collègues au Sénat permet d'ouvrir un autre chemin en mettant en place une véritable procédure d'accompagnement en cas d'absentéisme scolaire. Il s'agit d'en traiter les causes profondes, qui sont trop diverses pour être réglées sans prise en compte de la situation spécifique de chaque famille.

Ainsi, c'est l'ensemble de la communauté éducative – enseignants, conseillers principaux d'éducation, médecins, psychologues scolaires, collectivités territoriales – qui sera mobilisée autour de l'enfant ou du jeune pour trouver la solution la plus appropriée à son mal-être, dont l'absentéisme n'est qu'une manifestation.

Je voudrais terminer en insistant sur le fait que cette proposition de loi s'inscrit en parfaite cohérence avec la politique volontariste menée par le Gouvernement pour rendre toute sa place à l'école.

Mesures d'urgence adoptées à la rentrée 2012, emplois d'avenir professeur, crédits enseignement scolaire conséquents, plan de lutte contre le décrochage scolaire, projet de loi pour la refondation de l'école : la priorité éducative n'est plus un vain mot. Enfin lui sont accordés les moyens et l'importance qu'elle mérite.

Rappelons que le budget de l'enseignement scolaire pour 2013 marque l'arrêt des suppressions de postes dans l'éducation nationale. L'ouverture de 22 100 postes aux concours externes de recrutement permet le remplacement de tous les départs à la retraite et la création de 8 700 nouveaux emplois. Le rétablissement de la formation initiale avec le prérecrutement de plus de 21 000 futurs professeurs, le renforcement de l'encadrement des élèves, particulièrement à l'école primaire, montrent la volonté de la majorité de tout mettre en oeuvre pour favoriser la réussite des élèves pour lutter contre l'échec scolaire.

Mes chers collègues, cette proposition de loi est une nouvelle occasion pour la majorité de confirmer son engagement en faveur de la jeunesse et de l'école, je vous invite donc à la soutenir sans réserve. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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