Intervention de Jean-Jacques Cottel

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Abrogation de la loi visant à lutter contre l'absentéisme scolaire — Article unique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Cottel :

Madame la présidente, madame la ministre, monsieur le président de la commission, madame la rapporteure, chers collègues, le problème de l'absentéisme est extrêmement complexe. Le réduire à une sanction financière à l'encontre de parents le plus souvent démunis n'est pas la solution, d'autant que l'on renforce ainsi l'exclusion des parents, enfants et adolescents concernés. Ces mêmes parents ont souvent eux-mêmes connu des situations difficiles dans leur vie sociale. Dans tous les cas, on rencontre des élèves en état de mal-être profond. J'ai moi-même été enseignant, et j'ai connu des enfants vivant une véritable phobie scolaire. Vous pensez bien qu'une mesure financière ne règle pas ce problème ! Ce n'est pas faire preuve d'angélisme que de dire cela !

J'ai écouté ce matin M. Chatel. Il a fait référence à quelques mesures curatives – il a notamment parlé de réinsertion scolaire –, mais aussi à des mesures sécuritaires, au repérage des élèves fragiles ou absents. Mais après ce repérage, que fait-on ? Et surtout, avant ce repérage, que fait-on ? La prévention des difficultés est en effet essentielle.

Sous le gouvernement précédent, vous avez parlé de dispositifs relais, de médiateurs et de contrats avec les parents. Pourquoi pas ? Mais, en parallèle, on n'a plus formé les maîtres ni accueilli les enfants à deux ans. La refondation de l'école doit accentuer l'effort non seulement sur le primaire, comme cela a été dit, mais aussi sur la maternelle. On travaille en maternelle : il faut le savoir ! On a parfois entendu dire le contraire.

De même, on a voulu supprimer les réseaux d'aide aux enfants en difficulté, qui peuvent justement travailler en amont et de façon personnelle avec les enfants. Il faut réaffirmer leur action.

On a également diminué les moyens d'associations d'enseignants. Dans mon département, par exemple, l'association « Les pupilles de l'enseignement public », qui avait créé un service d'assistance pédagogique à domicile, a moins de moyens.

C'est vrai : nous devrons aller bien au-delà de l'abrogation de cette loi. Mais comme cela a été dit, pour réussir, il faudra redonner confiance à tous nos partenaires, qu'ils soient parents, enseignants, enseignants spécialisés ou élèves.

2 commentaires :

Le 06/02/2013 à 17:53, marc d'Evausy a dit :

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Qu'entendez-vous par confiance ? Dans la mesure où les chats ne font pas des chiens, que les pauvres se multiplient plus vite que les favorisés, le problème s'apparente au Tonneaux des Danaïdes et je ne parle pas de la mentalité des enseignants en générale qui placent souvent leur confort personnel en priorité.

Si on part du principe que le comportement des uns est lié aux comportements des autres, la présence ou non des élèves ne changera en rien la façon d'enseigner du professeur ! Je fais partie d'une génération où il n'y avait pas d’absentéisme, 98% de ma terminale par exp ne parlait pas l'anglais !

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Le 23/11/2013 à 00:10, mohamedelbaki (Retraité S N C F) a dit :

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L'absenteisme : un mal du siècle ?... Oui,il devient nécessaire de se penser sur le dossier des élèves absenteistes

Le pourquoi de cet état de chose et comment gagner la confiance des enfants pour un dialogue franc pour trouver la

meilleure solution pour que les élève reprennent confiance dans l'établissement Scolaire.Le dialogue enseignants,parents et élèves doit être plus important et la présence d'une assistane sociale serait le bienvenu.

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