Intervention de Denis Baupin

Séance en hémicycle du 17 janvier 2013 à 15h00
Tarification progressive de l'énergie — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDenis Baupin :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, quel plaisir de nous retrouver ici cet après-midi pour parler de la politique énergétique de la France !

Hier soir, un grand quotidien a publié un sondage qui nous apprenait, entre autres enseignements, que sept Français sur dix jugeaient insuffisante la place de la question énergétique dans l'action gouvernementale. La responsabilité nous revient donc de faire mentir cette impression. Et je le dis avec d'autant plus de conviction que la transition énergétique peut non seulement être l'un des grands chantiers de ce quinquennat mais qu'elle est à mon sens une condition de sa réussite.

Nous connaissons tous les données de l'équation : une facture énergétique colossale qui ne fait que s'accroître ; un coût croissant de l'énergie aux impacts économiques et sociaux de plus en plus lourds pour nos entreprises et pour les ménages, en particulier pour les 8 millions de personnes en situation de précarité énergétique ; des dégâts environnementaux liés aux vieilles énergies fossiles et fissiles extrêmement lourds, se manifestant par des accidents et un dérèglement climatique.

On pourrait en déduire que la transition énergétique est avant tout une contrainte, une obligation, un parcours du combattant sacrificiel et punitif. Ce serait se tromper de bout en bout. La transition énergétique, c'est avant tout une formidable opportunité. C'est une formidable opportunité pour créer des emplois ; c'est une formidable opportunité pour redonner du pouvoir d'achat aux ménages ; c'est une formidable opportunité pour dynamiser nos territoires et notre tissu industriel ; c'est une formidable opportunité pour rendre notre pays plus résilient face aux risques ; c'est aussi une formidable opportunité pour réduire la pauvreté dans le monde, les déséquilibres entre pays, et donc pour favoriser la paix.

Pas étonnant, dans ces conditions, que des économistes aussi divers que Jeremy Rifkin ou Jacques Attali fassent de la transition énergétique l'axe du redressement économique. Pas étonnant non plus que des organismes internationaux comme la Banque mondiale, l'Agence internationale de l'énergie, le Programme des Nations unies pour l'environnement ou le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, lauréat du prix Nobel de la paix, appellent tous à cette transition énergétique.

Certes, au regard de ces enjeux, la proposition de loi que nous examinons aujourd'hui ne constitue qu'une étape. Mais je veux saluer l'énergie et la ténacité de notre rapporteur, François Brottes,…

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