Intervention de Paul Giacobbi

Séance en hémicycle du 11 janvier 2016 à 17h00
Questions sur la politique de gestion des déchets et l'économie circulaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPaul Giacobbi :

Monsieur le secrétaire d’État, après cette question sur l’économie circulaire, en voici une qui évoque un point sur lequel on tourne en rond, au mauvais sens du terme. La Corse connaît en effet, entre autres situations de blocage, une grave crise du traitement des ordures ménagères. Il appartient certes aux collectivités territoriales compétentes de régler le problème, mais l’État ne peut y être indifférent, au moins dans son rôle régalien.

Je ne rappellerai pas les engagements pris en juillet 2015, en public et par écrit, et auxquels le Gouvernement a renoncé le 30 septembre 2015, qui consistaient à déposer un amendement qui aurait permis de poursuivre sans heurt l’extension du site de Tallone en y adjoignant un équipement de tri mécano-biologique. Sans revenir sur l’opportunité de cette renonciation, que l’on peut comprendre, force est de constater que son annonce soudaine a pris tous les acteurs au dépourvu.

Secundo, le syndicat intercommunal en charge du traitement des ordures ménagères, privé de toute perspective d’extension de Tallone, a souhaité utiliser les capacités disponibles du site de Vico. Un collectif en a aussitôt bloqué l’accès. Le tribunal administratif en a ordonné la libération le 26 décembre et le préfet a aussitôt refusé de prêter le concours de la force publique pour permettre l’application de la décision de justice, mettant d’ailleurs à la charge de l’État les dommages considérables qui en résulteront.

Tertio, vous avez fort opportunément fait établir un rapport sur le sujet par le Conseil général de l’environnement et du développement durable. Ce rapport propose, à court terme, de poursuivre l’extension de Tallone sans y adjoindre un tri mécano-biologique, lequel est juridiquement impossible en l’état, l’extension étant par elle-même possible – et du reste déjà autorisée –, tandis que le maire exige le tri mécano-biologique en complément de cette extension. Le rapport indique qu’en cas de refus du maire, le préfet pourrait user de son droit de réquisition.

Ma question est donc simple : l’État est-il prêt à s’engager dans cette voie ? À court terme, non. Or, si l’on ne met pas en oeuvre les décisions de justice, si l’on ne suit pas les recommandations et si l’on n’avance pas malgré un besoin évident de capacités de stockage, nous continuerons à connaître une crise considérable.

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