Intervention de Patrice Carvalho

Séance en hémicycle du 13 janvier 2016 à 21h30
Débat sur la sidérurgie et la métallurgie françaises et européennes — Débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrice Carvalho :

Monsieur le ministre, vous tenez des propos de nature à nous rassurer, à nous faire croire que vous vous battez. Vous parlez de mondialisation non maîtrisée, pourtant vous êtes un grand adepte de l’ultralibéralisme ! Pour vous, il faut aller toujours plus loin, ce n’est jamais assez… La situation est pourtant le résultat de cet ultralibéralisme.

Vous dites que l’appareil productif doit être « au top ». Je n’ai pas l’impression que ce ne soit pas le cas en France. J’ai vu beaucoup d’usines fermer : elles ont été démontées pour être remontées à l’étranger. Qui investit en Chine dans la sidérurgie ? Est-ce que ce sont les grands groupes qui sont partis investir en Chine pour mettre ensuite en concurrence leurs propres industries en France ? Si vous ne les connaissez pas, je peux vous donner leurs noms ! Cette situation est bien le résultat d’une politique, et si nous ne tapons pas à cet endroit-là, nous ne réussirons jamais à faire quoi que ce soit !

Car lorsque ces groupes investissent à l’étranger, ils partent avec la technologie de pointe et produisent n’importe comment, dans des conditions sociales dramatiques, alimentant la pollution à un niveau qui n’est même pas mesurable en Europe. Nous avons tous vu à la télévision des images de gens qui se déplacent dans le brouillard. C’est nous qui laissons faire cela ! C’est vous qui laissez faire cela ! C’est l’Europe qui laisse faire cela !

Au lendemain de la COP21, pouvez-vous être sûr qu’il n’y a pas de solution ? Les grands groupes comme Renault ou Citroën font faire des audits chez leurs sous-traitants pour savoir comment ils produisent, mais nous sommes incapables de le faire au niveau de l’Europe ! Nous sommes incapables d’imposer des règles ! Nous savons pourtant que la liberté de chacun s’arrête là où elle remet en cause celle des autres. Or il s’agit de la vie même si nous continuons à laisser produire dans ces conditions la Chine, et demain l’Inde. Monsieur le ministre, nous devons être plus volontaristes pour contraindre tous les pays à évoluer vers des productions propres.

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