Intervention de Fleur Pellerin

Séance en hémicycle du 14 janvier 2016 à 15h00
Suppression de la publicité commerciale dans les programmes jeunesse de la télévision publique — Article 2

Fleur Pellerin, ministre de la culture et de la communication :

Défavorable. J’ai développé mes arguments tout à l’heure, lors de la présentation du texte, mais je voudrais insister sur un point : il faut avoir bien conscience de ce qu’impliquerait la suppression de la publicité pendant les programmes jeunesse sur France Télévisions.

Depuis trois ans, le Gouvernement a déployé tous ses efforts pour renforcer l’indépendance des entreprises de l’audiovisuel public, tant dans le mode de nomination de leur président que dans leur financement. Ainsi, nous avons supprimé la dotation budgétaire, qui faisait dépendre ces entreprises des aléas en gestion, les faisait vivre sous la menace de décisions budgétaires défavorables et limitait donc leur visibilité dans le temps en matière financière : elle ne leur permettait pas d’avoir une vision stratégique extrêmement claire de leur avenir. Le Gouvernement a fait de nombreux efforts pour consolider les entreprises de l’audiovisuel public, en particulier France Télévisions, tout en continuant de demander à leurs présidents de faire des efforts pour que leur gestion soit exemplaire, puisque leur financement provient des deniers publics. Ainsi, il serait totalement paradoxal que le législateur vienne aujourd’hui fragiliser considérablement l’audiovisuel public que nous nous efforçons de renforcer.

Au-delà des critiques que vous pouvez formuler à l’encontre des annonceurs, dont beaucoup sont des entreprises étrangères de l’agroalimentaire, il est important de souligner qu’il y a aussi, derrière les ressources que vous envisagez de supprimer pour France Télévisions, des salariés, des techniciens, des journalistes et des entreprises d’animation qui sont aussi le terreau créatif de notre pays.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion